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 The night everything changes || ft. Sabrina

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MessageSujet: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyVen 7 Fév - 19:30


Depuis quelque temps, il me restait en tête une idée peut-être un peu saugrenue. Puisque tout semblait affirmer que ma compagne et ma fille n’étaient plus de ce monde, il me fallait à tout prix récupérer le grimoire de mes ancêtres pour ensuite me venger dignement de toute cette engeance diabolique.
Nul besoin de chercher plus loin, ma motivation était d’une logique imparable. Et j’avais beau avoir eu ce grimoire entre les mains durant de très nombreuses années, je ne le connaissais pas par cœur, même après tout ce temps. J’aurais peut-être dû, mais le fait de transmettre quelque chose de concret, de tangible, à ma fille avait de loin dépassé mon intérêt personnel.

Pour localiser un artefact comme celui-ci, j’avais réalisé le rituel consacré, inventé par l’auteur originel du grimoire. Le sang d’un de ses descendants, de l’ellébore broyée, quelques gouttes de venin de salamandre dorée et de la belladone émiettée. Dans un mortier, je réduisis tous les ingrédients en les broyant ensemble, tout en prononçant la formule consacrée, en vieux norrois, puis je pris le mélange que j’apposai sur mes paupières fermées.
La sensation de chaleur ne tarda pas à se faire sentir et, bientôt, j’eus le sentiment que s’ouvrait un autre œil en moi, entre mes sourcils. Ce nouvel œil me permettait de voir le chemin à suivre, comme un fil d’Ariane, pour me mener à mon objectif.

Il était près de vingt-deux heures trente, mais j’enfilai ma veste et pris mes clefs de voiture pour sortir de chez moi, bien décidé à ramener mon précieux bien dans ce lieu qui me servait de laboratoire ou de cuisine, selon les moments. Avec ça, ma puissance magique se verrait bien vite augmentée et, mieux encore, je pourrais assouvir ma vengeance moi-même, savourer la souffrance de mes ennemis et leur rendre la pareille, surtout… les réduire à néant après les avoir abrutis de violence et de mauvais traitements…

Guidé par mon nouvel œil, invisible, heureusement pour les profanes, je me mis donc en route, suivant la piste qui me semblait luire dans l’obscurité, comme si elle était constellée de petites lucioles qui se seraient toutes mobilisées pour me mener à bon port.
Sioux Falls… Je ne connaissais que trop bien cet endroit. J’y avais vécu quelques années… j’y avais même été heureux, c’est dire si cela remontait à loin ! Je passais même devant la maison où tout avait basculé, ce lieu maudit où j’avais été attrapé avant d’être emprisonné, torturé, mutilé… Bon sang, si j’avais l’occasion de retourner dans le passé, je changerais bon nombre de choses à tout ce qui s’était passé.
Avais-je commis des erreurs, fait de mauvais choix ? Avec le temps, j’avais eu tout le loisir de me poser ces questions et d’y réfléchir, en long et en large…

En attendant, puisque remonter le temps n’était pas à l’ordre du jour, je me dépêchais d’avancer, sachant fort bien que le sort lié au rituel n’allait pas durer éternellement.
La piste me mena à un hôtel. Le genre pas luxueux du tout. Un peu mieux qu’un trou à rats, mais quand même pas hyper engageant. D’ailleurs, il suffisait de voir le nombre de femmes en petites tenues dans les parages pour comprendre : j’étais dans un endroit où ces prostituées faisaient leurs passes. Et mon grimoire devait se trouver quelque part par ici…
Je me garai et sortis, je marchais donc, traversant le parking d’un bon pas, sans me laisser interpeller par ces femmes aguicheuses. Les pauvres… au fond, je les plaignais. Si je l’avais voulu, j’aurais fort bien pu me satisfaire de l’une d’elles, mais il suffisait de voir leurs têtes pour savoir qu’elles étaient toutes ravagées soit par l’alcool, soit par l’héroïne.
Et comme je ne réagissais pas aux propositions d’une rousse qui devait avoir presque cinquante ans, cette dernière se permit de m’affubler d’un sobriquet que je n’avais ni mérité, ni suscité d’après moi. « Sale pédé ».
Je m’arrêtai et me tournai lentement vers elle, qui n’était qu’à deux pas.


« Flyt ikke. » Ma main tendue vers son visage pivota sur elle-même, repliant chacun de mes doigts en une fraction de seconde. « Dø gammel so. »

Le résultat ne se fit pas attendre, bien que je n’aie pas pour habitude de faire ce genre de choses à des personnes sans défense… mais ne m’avait-elle pas un peu cherché ?
A mes pieds, un petit tas s’était formé, comme une motte de terre fine que le vent ne tarderait pas à emmener ailleurs. J’époussetais rapidement mes vêtements, puis j’entrais dans le motel.
La brillance de ma piste commençait déjà à s’amenuiser et j’eus le temps de repérer la porte de la chambre où était censé se trouver mon précieux grimoire.

D’un geste, je déverrouillais la porte, par magie, bien sûr, comme s’il n’y avait pas eu le moindre petit tour de clef, puis je m’introduisis à l’intérieur, tandis que les effets de mon rituel se terminaient.
C’était bien là ma chance légendaire.
J’étais au bon endroit, mais je ne savais pas où chercher.



Dernière édition par Nicholas Hardind le Mar 31 Mar - 13:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptySam 8 Fév - 12:47



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FT. Nicholas Hardind

Platon a dit : “Ce n’est pas de vivre selon la science qui procure le bonheur; ni même de réunir toutes les sciences à la fois, mais de posséder la seule science du bien et du mal.”

Cette citation prend tout son sens à présent, dans l’esprit de la jeune Sabrina. Depuis toujours, malgré bien des épreuves traversées, on lui avait appris à faire la différence entre le bien et le mal. Il y a bien sûr un fossé entre les deux et tout n’est pas blanc ou noir, le gris existe bel et bien. Mais plus les jours et même les semaines filent, plus la petite Sorcière a l’impression d’être inlassablement attirée par le mal. Ce n’est pas quelque chose qui la passionne non, loin de là. Elle en serait même à des milliers de kilomètres. Par contre, quand il n’y a pas le choix d’emprunter autre chose que le mauvais chemin, ce n’est pas évident de trouver l’option miracle. Sa grand-mère lui disait toujours de ne pas faire bien, mais de faire de son mieux. Pourquoi n’y avait-elle pas songé plus tôt ? A présent, bien trop tard pour faire machine arrière, elle n’avait plus qu’à affronter seule ses démons. Notamment le pire d’entre eux selon elle. Après tout ce qu’il s’était passé, l’adolescente n’avait plus aucune personne vers qui se tourner. Elle s’imaginait très mal faire appel à ses amis, pour la bonne raison qu’ils ne sont pas nombreux premièrement. Et deuxièmement, elle ne veut pas prendre le risque de les mettre en danger. Pourtant, seule, elle ne parviendrait pas à s’en sortir.

Après le lycée, parce qu’il faut bien continuer les études malgré tout, Sabrina avait fait un bond par la bibliothèque. C’était toujours mieux que sa chambre d’hôtel, surtout entre six heure du soir et quatre heure du matin. C’est généralement la tranche horaire qu’il faut éviter un maximum, si on ne veut pas être dérangé. Malheureusement, la petite Sorcière doit bien se reposer quand même et de nuit c’est tout de suite mieux. Mais il faut faire abstraction des cris, des claquements de porte, disputes et ébats bruyants. Là c’est tout de suite moins simple et fort peu rassurant pour une gamine. Alors rien que de songer à étudier dans un tel endroit, autant déclarer forfait tout de suite et abandonner ses études sur le champ.

Des heures durant, sans lever le nez de ses bouquins, elle en avait perdu la notion du temps. Ce n’est que lorsqu’une vieille dame, lunettes glissantes sur le nez, était venue l’informer qu’elle devait mettre les voiles pour qu’elle puisse fermer boutique, que la surprise s’était lue sur son visage. Elle n’avait pas vraiment envie de rentrer maintenant, mais n’avait pas non plus d’autres choix qui s’offraient à elle.

En chemin, Sabrina avait croisé des filles du lycée, se déplaçant en troupeau. Un troupeau d’adolescentes bruyantes qui beuglent comme des hystériques au milieu de la foule. Elle en avait levé les yeux au ciel, bien que ça ne soit pas très polie de le faire. Mais s’il y avait bien une chose qu’elle n’était pas en mesure de comprendre, c’était ce besoin que les filles de son âge, pour la plupart, ont de se faire constamment remarquer. Toutefois, la solitude se rappela à ses bons souvenirs. D’un geste discret, constatant que son smartphone était bien en place dans la poche intérieure de sa veste, la Sorcière ressentait presque le besoin de parler à quelqu’un. Ethan devait certainement être occupé avec la pleine lune en approche. Jesse ? Il pouvait être une bonne option ou même Jack. Sauf qu’elle n’avait pas envie de les ennuyer avec ses problèmes. Cherchant donc à régler ses soucies seuls, la faim avait fini par la rattraper. Habituée à louper au moins un repas par jour, elle savait que rester dans les rues n’était pas la bonne solution. Tôt ou tard, elle croisera sur sa route, un fast-food qui lui fera dangereusement de l’oeil. Mais manger le soir, revenait à ne pas prendre de petit déjeuner le matin. Il est ainsi plus difficile de sauter ce dernier en attaquant la journée, que d’oublier le précédent en partant se coucher. Alors même si rejoindre le motel lui en aurait pratiquement donné une crise d'urticaire, elle n’eut pas d’autre choix.

En arrivant aux abords, il n’y avait plus de trottoir. Devant marcher à moitié sur la route et dans l’herbe, souvent les voitures ne prenaient même pas la peine de se décaler sur leur gauche, la frôlant pratiquement. Pour une bonne partie d’entre elles, leurs pilotes appuyaient aussitôt sur le frein pour se stationner sur le parking. Ce n’était pas un bâtiment accueillant, la peinture était défraîchie, peut-être même remplie de plomb ou d’autres substances fortement cancérigène. Mais ce n’était pas ça qui intéressaient ces clients. Ceux-ci ne venaient que pour assouvir un besoin très primaire. Celui de tremper leur service trois pièces dans la première bécasse de passage. Ecoeurant, selon la pauvre Sabrina qui avait ce tableau vivant devant les yeux, chaque soir. Alors également comme chaque soir, elle pressait le pas, pour éviter au mieux les gros dégueulasses de clients qui cherchaient à entrer dans sa chambre, pour essayer de la petite jeunette. Fermant bien à clé derrière elle, un soupire lui échappa, alors qu’elle se trouvait dos contre la porte. Si seulement, un jour, elle pouvait quitter cet endroit de malheur.

Laissant son sac à dos glisser contre le mur, elle se débarrassa de sa veste qu’elle accrocha sur le crochet de l’entrée. Cette fois, c’était une autre sorte de révisions à laquelle, Sabrina allait s’adonner. Cherchant vite fait dans le sac qu’elle portait précédemment, elle en sortit un gros grimoire. Oh ça n’avait rien à voir avec un manuel de cours et c’était, selon elle, beaucoup plus intéressant. S’empressant de s’asseoir en tailleur sur son lit, le grimoire posé sur les jambes, la jeune femme tournait les pages à la recherche de nouvelles choses à apprendre. Depuis qu'elle avait mise la main sur ce livre, elle en avait délaissé ceux de sa grand-mère. La magie qu'elle apprenait dans ces pages était bien plus intéressante que dans les autres. Mais après quelques heures, le sommeil la gagna. Somnolant sur son lit, c’est en sursautant qu’elle se réveilla, alors que la porte de sa chambre venait de s’ouvrir. Craignant aussitôt l’arrivée d’un client d’une voisine légère, elle chercha de quoi se défendre, refermant le grimoire, pour le cacher sous la couverture. Mais elle se rappela également qu’elle avait verrouillé la porte en rentrant quelques heures plus tôt.

“Comment êtes-vous entrés ? Qu’est-ce que vous faites là ?”

Elle se tourna pour attraper son téléphone portable afin d’envisager d’appeler la police, sautant pratiquement de son lit, tout en prenant son livre avec elle, le tenant fermement entre ses bras. Finalement, la cachette de la couverture n’était vraiment pas appropriée et mieux valait qu’elle le garde avec elle. Parce que tout compte fait, qui peut entrer aussi facilement dans une pièce verrouillée, si ce n'est un démon ?


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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyDim 9 Fév - 14:31

J’ignorais bien pourquoi mais ce fichu motel miteux ne me disait rien qui vaille. J’avais déjà eu l’occasion de passer par ce genre d’endroit, lors de traques aux démons ou autres parties de chasses, mais je ne m’introduisais jamais chez quelqu’un comme je l’avais fait ce soir. Cela dit, c’était une autre motivation qui me poussait à agir, rien à voir avec une traque, je devais "juste" et absolument récupérer mon grimoire. Et tant pis si cela devait signifier que j’allais devoir me battre, ou envoyer d’autres vies dans le néant. Je n’avais jamais eu peur du conflit, ça avait même plutôt tendance à me plaire un minimum, sans doute à cause du challenge que cela signifiait à mes yeux.
Je connaissais ma puissance et j’en connaissais fort bien les limites également. Il était évident qu’à mon âge, avec tout ce que j’avais pu traverser dans ma vie, ce n’était pas un combat qui allait me faire blêmir, loin de là, j’étais assez sûr de moi-même et de mes capacités pour pouvoir évaluer rapidement si le conflit allait ou non tourner à mon avantage, et, dans le cas contraire, j’étais assez intelligent pour tirer mon épingle du jeu au moment opportun. Je m’en étais toujours tiré en agissant comme cela, en évaluant et en calculant les possibilités. Il n’y avait qu’une seule fois où je m’étais montré faible, au final, mais je m’étais juré qu’on ne m’y reprendrait plus jamais.

Je me trouvais donc dans une chambre miteuse de ce motel peu fréquentable, ne sachant pas par où chercher mon précieux bien. Il faisait noir comme lors d’une nuit sans lune et si je n’avais pas eu l’occasion de venir plus tôt récupérer le grimoire, c’était simplement parce que cela s’était avéré impossible jusqu’à aujourd’hui. Alors, oui, je m’étais introduit dans cette chambre en forçant la porte par magie – ce qui était quand même bien plus discret que de forcer une porte avec un pied-de-biche ou ce genre d’ustensile – et je me trouvais dons précisément dans un lieu où je n’étais pas censé me trouver.
D’ailleurs, une petite voix ne tarda pas à me rappeler que je n’avais rien à faire ici. Il y avait fort peu d’espace dans ces petites chambres de motel et, bien sûr, hormis la pièce où se trouvait le lit et sans doute une minuscule salle de bain où les toilettes n’étaient certainement pas séparées, il n’y avait pas trente-six endroits où je pouvais chercher.


« Par la porte, évidemment.» A question idiote, réponse idiote. C’était d’une logique imparable. Quant à ce que je venais faire ici… « Je viens récupérer ce qui m’appartient. »

Je gardais un ton calme, comme si ma présence ici était tout à fait normale, comme si je n’avais pas à me justifier. Je m’avançais vers elle, sans le moindre geste brusque et je désignais d’un mouvement du menton le gros livre qu’elle serrait contre elle. « Vous lisez le vieux norrois, peut-être ? »

Ce livre qu’elle serrait contre sa poitrine, j’aurais pu le reconnaître entre mille. Il ne pouvait s’agir d’aucun autre grimoire. Je tendis la main gauche, gardant la droite en poche. « Je ne vous le demanderai pas deux fois. Donnez-moi le grimoire. »

Je ne cillai pas. Le regard fixé sur l’objet que la jeune fille serrait fortement contre elle. J’ignorais comment cette fille avait pu entrer en possession de mon bien le plus précieux, mais il était évident que je ne pouvais pas le lui laisser. Quitte à utiliser les moyens nécessaires pour cela. Peut-être qu’li allait lui falloir un stimulus un peu plus clair que mes simples paroles accompagnées de ma présence, alors, sortant la main droite de la poche de ma veste, j’y fis apparaître une boule de feu, histoire qu’elle puisse comprendre qu’elle n’avait pas affaire à n’importe qui et que, toute charmante qu’elle puisse être, je ne partirais pas d’ici sans ce que j’étais venu chercher. La boule de feu n’était, certes, pas le sort le plus complexe, d’ailleurs, je devais avoir quelque chose comme neuf ou dix ans lorsque j’étais parvenu à le maîtriser totalement, mais c’était assez impressionnant pour
Remontant lentement les yeux vers le visage de la fille, je fronçai les sourcils. En réalité, il y avait quelque chose dans ces traits qui n’était pas sans me rappeler quelqu’un, mais, en ce moment précis, j’avais bien d’autres choses à penser que de m’amuser à essayer de retrouver à qui elle me faisait penser.

Après m’être retrouvé pendant si longtemps aux mains de cet enfoiré de démon aux yeux jaunes, Azazel, pour ne pas le citer, je ne pouvais pas faire autrement. Il me fallait être en possession de mon grimoire de famille pour trouver le meilleur moyen d’assouvir une vengeance digne de ce nom. Et même si je n’avais, au départ, aucune intention de blesser ou de tuer des innocents, s’il fallait passer par là pour que j’obtienne satisfaction, alors, je n’aurais tout simplement pas le choix.


« Coopérez et je peux vous assurer que je ne vous ferai aucun mal… » Sans cela, je ne pourrais rien garantir. « Il serait dommage d’abîmer un si joli visage, n’est-ce pas ? »

Sous mon ton doucereux, mes intentions étaient clairement compréhensibles. Je n’étais pas doté de la plus grande patience qui soit et je n’avais aucunement envie de devoir attendre. Surtout dans un endroit pareil. Si cette jeune fille était ici, c’était sans aucun doute à cause de la vie qu’elle menait et, sincèrement, je ne tenais pas à me retrouver ici trop longtemps. J’étais beaucoup trop sensible aux bruits dérangeants des chambres voisines où il était plus qu’évident que des femmes de petite vertu recevaient leurs clients en ce moment même.
Je préférais ne pas me poser trop de questions sur la présence d’une fille si jeune dans un endroit pareil, après tout, cela ne me regardait pas et de toute façon, je n’en avais clairement rien à foutre. Je voulais juste mon grimoire, après quoi, je comptais retourner chez moi, dans le calme, pour relire les passages importants pour le projet que je voulais faire aboutir le plus tôt possible.


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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyDim 9 Fév - 17:11



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Vivre seule, surtout à son âge, ce n’est pas de tout repos. Déjà, parvenir à se nourrir de façon convenable, revient souvent à user de la magie pour parvenir à ses fins et à sa faim aussi d'ailleurs. Sabrina l’avait appris à ses dépends, mais pourtant, elle n’avait pas d’autre choix que celui de se débrouiller seule. Plus aucune famille en vie, si ce n’est son père, peut-être d’après les informations qu’elle avait su soutirer à un démon. Mais la piste était floue, et il lui était difficile de savoir par où commencer ses recherches. Elle devrait sûrement ravaler sa fierté et quémander de l’aide, puisque avancer seule, lui a déjà joué de très mauvais tours. Si pourtant, la jeune Sorcière était passée entre les mailles du filet un nombre incalculable de fois, se sortant toujours in extremis des mauvais pas dans lesquels elle se trouvait, ce soir-là sera probablement différent de tous les autres.

C’était déjà la première fois que quelqu’un parvenait à entrer chez elle. Chose qui l’avait étonnée, voir même choquée. De son jeune âge, Sabrina ne savait pas trop comment réagir. Devait-elle attaquer ? C’était bien là, la seule option plausible à ses yeux. Mais s’il s’agissait d’un innocent, elle n’avait pas le droit de lui faire du mal. Non ? Sous l’effet surprise, elle posa une question pour les moins stupides et la réponse s’était faite sur la même lancée. Pourtant, la petite Sorcière était moins naïve qu’elle voulait le faire croire. Elle s’était reculée assez loin dans la pièce, pour que la personne soit obligée d’avancer pile sous un piège à démon dessiné par ses soins au plafond de la chambre du motel. Elle fronça toutefois les sourcils quand l’inconnu lui dit qu’il venait récupérer ce qui lui appartenait, tout en désignant ce qu’elle avait dans les bras. Mais à sa grande surprise, le piège à Démon n’avait été d’aucune efficacité contre lui. Il en était sorti sans même avoir été inquiété ou ralenti. Et Sabrina sait les faire ces fichus pièges.

“Vous n’êtes pas un démon…”

Dit-elle en regardant son piège au plafond, avant de reposer son regard sur lui, serrant un peu plus le grimoire dans ses bras.

“Vous êtes quoi au juste ?”

Mais inutile qu’il use de sa salive pour lui répondre, le simple fait qu’une boule de feu apparaisse dans la paume de sa main, suffisait à éclairer sa lanterne. Il s’agissait très probablement d’un Sorcier, un Ange n’utiliserait pas ce genre de méthodes et se montrerait moins intéressé par la manière douce de récupérer quelque chose qu’il désire. Sauf qu’en temps normal, probablement que Sabrina aurait fait preuve de bon sens en lui donnant ce qu’il veut, pour éviter les problèmes. Des grimoires, elle en avait des tas. Mais cet étranger ne voulait pas n’importe lequel d’entre eux, il voulait celui pour qui l’adolescente y laisserait probablement la vie s’il le fallait. Elle le laissa parler, mais l’idée même qu’il puisse vouloir lui voler le grimoire de son père ne faisait vraiment plus de lui un innocent. Encore moins avec une boule de feu à la main.

“Alors là, même pas en rêve, c’est tout ce que j’ai de mon père.”

Ses paroles claquèrent froidement dans la pièce. Elle ne comptait pas se faire subtiliser son bien sans se défendre. Plutôt mourir que de courber ainsi l’échine. Et Sabrina a la fâcheuse habitude d’être un peu tête brulée à ses heures. Bon peut-être que là, ça arrivera au sens propre du terme, puisque l’inconnu semblait tout aussi déterminé qu’elle ne pouvait l’être.

“Mere en gestus.”

Dit-elle pour l’empêcher de bouger. Mais il y a fort à parier qu’un autre Sorcier, plus expérimenté qu’elle, serait capable de la contrer très facilement et Sabrina n’avait pas envie de rester pour le voir à l’oeuvre. Elle profita d’un court laps de temps, pour ouvrir la fenêtre et s’y faufiler, retombant de l’autre côté. Heureusement que c’était au rez-de-chaussée, elle aurait eu l’air maligne si elle s’était pétée une jambe en atterrissant.

Toujours le grimoire dans les bras, elle tenta de fuir. Mais l’endroit était assez désert et seuls quelques arbres se baladent ici et là, au hasard de la nature. La gamine se cacha derrière un camion, espérant que son agresseur n’ait pas l’idée de venir regarder par-là.

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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyJeu 27 Fév - 22:00

Je n’étais pas un homme de bien, je le savais parfaitement. Ce qui me guidait, c’était avant tout ma propre volonté, mon désir de puissance et mon envie de vengeance. Le tout ensemble, tout être vivant normalement constitué pouvait comprendre que ce grimoire m’était donc indispensable.
J’ignorais totalement comment cette inconnue était entrée en possession de mon bien, mais il était évident qu’elle allait devoir me le rendre. Je n’avais aucune envie d’abîmer son si joli visage, mais s’il le fallait, je n’allais pas me gêner. Et ce ne serait pas la première fois que je ferais passer mes propres intérêts au premier plan, puisque, au fond, c’était un peu ce que je faisais tout le temps, même si je camouflais régulièrement avec assez d’habileté mes propres desseins.

Or, donc, entrer chez elle ne m’avait pas posé problème et, en regardant au-dessus de moi, je ne pus que constater qu’un piège à démons était tracé au plafond. Cette fille savait donc se protéger contre ces enflures de l’enfer… mais cela ne signifiait pas pour autant que je ne devais pas me méfier d’elle. Après tout, elle avait mon grimoire et cela pouvait vouloir dire pas mal de choses. Peut-être l’avait-elle volé. Peut-être avait-elle tué ma fille pour se le procurer. Peut-être était-elle, elle-même, une créature mauvaise qui ne méritait pas de vivre…
Quand je la voyais serrer mon grimoire contre elle, à vrai dire, cela ne faisait qu’attiser ma colère. Cette petite peste se permettait de me prendre de haut et, bon sang, je n’aimais pas cela du tout. Je ne lui répondis pas, puisque mes gestes ne pouvaient que lui apporter une réponse évidente.

Je ne pris pas non plus la peine d’écouter ses propos au sujet du grimoire, parce que, décidément, j’allais finir par devoir l’immobiliser et lui arracher des mains si cela continuait. Et quand elle prononça la formule, je fis un simple mouvement de la main, pour bloquer l’incantation avant qu’elle ne m’atteigne.


« La scélérate ! » Elle venait de filer par la fenêtre et je ne pus réprimer un soupir de lassitude. Depuis plus de deux cents ans que j’étais sur Terre, j’avais passé l’âge de jouer au chat et à la souris…
En réalité, je n’avais pas beaucoup de possibilités… La suivre ? dans cet endroit trop facilement visible, l’utilisation de la sorcellerie ne serait pas du tout discrète et je n’avais pas envie de perdre mon temps à nettoyer derrière moi. Je pouvais aussi fouiller ce lieu et essayer de trouver un prétexte valable pour la faire revenir d’elle-même.
Puisqu’elle vivait ici, il était fort possible que je trouve des choses auxquelles elle tenait. Je fermai la fenêtre, pour être un peu plus tranquille, et j’entrepris de chercher des petits trésors que pouvait garder précieusement une jeune fille de cet âge.

Je n’avais pas souvent vu de jeunes adolescentes comme elle vivre seules. Et certainement pas dans un endroit comme celui-ci. Un hôtel de passe… j’imaginais bien que cette fille ne devait ni avoir beaucoup de moyens ni beaucoup de relations, pour se retrouver coincée dans un trou pareil.

J’ouvris un à un tous les tiroirs de la chambre, puis chacune des armoires. Elle n’avait embarqué que mon grimoire, ce qui signifiait que je trouverais forcément quelque chose ici. Et ce fut dans une petite sacoche qui n’avait rien de spécial que je mis la main sur son portefeuille.
La trouvaille m’arracha un sourire, puisque cela allait m’apporter quelques informations non négligeables sur la petite peste.
« A nous deux…»

Je m’assis sur le lit et j’ouvris le portefeuille. Papiers d’identité, permis de conduire… Je passais rapidement ces documents qui ne m’intéressaient pas plus que cela. Quoique… mon regard tomba sur son nom. Offman. Cela devait être un nom assez courant dans le pays, de toute manière, alors, je ne relevais pas plus que cela.
L’argent que contenait l’objet ne m’intéressait pas, aussi le laissai-je là, vu la somme, de toute manière, cela n’aurait strictement rien changé à ma situation financière. Par contre, une photo s’échappa du portefeuille, pour aller se glisser sous le lit. C’était bien ma chance légendaire, ça…
Je m’accroupis et tendis la main, pour attirer la photographie, comme aimantée, par la force de ma volonté. Je retournai alors le morceau de papier pour y reconnaître un visage que je n’avais pas vu depuis longtemps… bien trop longtemps, en réalité…


« Eva… » Je restai interdit, à caresser cette photo comme un imbécile, mais ce visage m’avait été enlevé bien trop tôt… et je n’avais plus eu l’occasion de le regarder depuis si longtemps…
Je l’aurais reconnue entre mille. Et pourtant, je ne voyais pas ce que cette photo faisait dans les affaires de la petite qui vivait ici. Je glissai machinalement la photographie dans la poche intérieure de ma veste, contre mon cœur, puis je me relevai.

Non seulement l’adolescente avait mon grimoire, mais elle avait aussi, sans doute, des réponses. Je devais la retrouver.
Je sortis de la chambre par la porte, bien que la fenêtre eût été une sortie tentante, et je me retrouvais sur le parking du motel.

Allais-je devoir recommencer le rituel de localisation du grimoire ? Je n’en avais pas le temps pour le moment… et je me doutais bien que la jeune fille ne resterait pas vivre ici maintenant qu’elle savait que j’étais à sa recherche.
Je marchais d’un pas de métronome, avec une régularité impeccable, pour mieux réfléchir à tout cela.

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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyVen 13 Mar - 10:20



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On est pas assez prévoyante, il faut qu’on se le dise. C’était ce que sa grand-mère n’avait eu de cesse de lui répéter. Bien sûr, Sabrina la prenait pour une vieille radoteuse à l’époque, mais maintenant, ses paroles ont beaucoup plus de sens. La jeune Sorcière a toujours tout fait pour éviter de se servir de ses pouvoirs en public, c’était ce qu’on lui rabâchait à longueur de temps. Mais seule au monde, elle avait fini par se résoudre à utiliser la magie comme bon lui semblait. Et ce grimoire était un véritable tremplin, pour l’aider à progresser rapidement. Bien plus intéressant que tous ceux qu’elle avait trouvé dans le grenier de sa grand-mère avant de partir. Pourtant, il y a toujours un coût pour tout. Cette fois, c’était le revers de la médaille. Cet homme, qui s’était introduit si facilement dans sa chambre, venait justement pour lui voler ce livre ancien. Ce livre qui appartenait à son père. Il fallait s’attendre à ce que quelqu’un remonte la piste jusqu’à elle. Mais pourquoi ce grimoire ? Dans la précipitation, Sabrina n’avait pas réellement réfléchi à toute cette histoire. C’est seulement une fois planquée sur le parking, qu’elle commençait à cogiter. Son rythme cardiaque considérablement affolé, elle ne savait plus quoi faire. Peut-être demander de l’aide à l’Antéchrist ou bien à Jack ? Elle ne pouvait pas prendre ce risque. Et si cet homme était un ennemi de son père ? Si son père avait volé ce livre et que du coup, par sa faute, Sabrina récoltait tous les problèmes qui vont avec ?

C’est dans des cas comme ça, qu’elle est bien contente d’avoir des réflexes, même si c’est pour prendre la fuite. De toute façon, cet inconnu avait arrêté son sortilège si facilement, qu’elle ne pourrait pas faire le poids. Il n’y avait pas d’autre solution que de s’enfuir. Pourtant, ce n’était pas un Démon. Il semblait puissant. Un autre Sorcier sans aucun doute et s’il connaissait l’existence de ce grimoire, il avait des informations sur son père. Jusqu’alors, Sabrina avait été incapable d’avancer là-dessus. Même si l’homme semblait prêt à tout pour récupérer le livre, il fallait qu’elle en ait le coeur net. C’était sûrement sa seule et une chance d’obtenir d’en savoir plus sur sa famille paternelle.

Puis comble de l’ironie, alors qu’elle venait de se trouver une planque derrière un camion, le moteur de ce dernier se mit en route. Elle n’allait pas rester bêtement au milieu du parking, alors qu’elle venait de voir son agresseur passer. Tant pis, cuite pour cuite, elle combattrait s’il le faut !

Elle resta debout, le grimoire contre elle, dans ses bras, alors que le camion partait. L’autre Sorcier était sur le parking et Sabrina ne bougea pas, l’observant, jusqu’à ce qu’il ne soit plus très loin d’elle. L’adolescente n’a plus aucun moyen de s’échapper de cette impasse et peut-être qu’elle n’en ressortira pas vivante de cet affrontement, mais elle a l’intime conviction que ce type ne la lâchera pas de sitôt. Il risque de la chasser pendant un bon moment, jusqu’à ce qu’elle lui donne ce qu’il veut. Alors pourquoi retarder l’échéance, sachant que de toute façon, tôt ou tard, il parviendra à ses fins ? En plus, elle en a assez de vivre caché ou d’avoir à fuir constamment.

“Hey vous.”

Elle ne savait pas trop comment l'interpeller non plus. Ce n’est pas comme s’il avait pris le temps de se présenter quand il s’est radiner sans prévenir dans sa chambre d’hôtel. Enfin, une chose était sûre, c’est qu’il ne s’agissait pas d’un client des prostituées qui vivent dans le coin. Il avait bien trop de classe par rapport à ce qu’elle croise d’habitude.

“On peut trouver un accord ? Si vous connaissez l’existence de ce grimoire, c’est forcément que vous connaissez mon père. C’était à lui…”

Elle ne saurait pas trop comment réagir si ce n’était pas le cas. Mais ça ne pourrait être autrement. Le pire étant qu’elle n’a même pas un nom à lui donner, puisque sa mère avait changé de patronyme et il va de soi qu’elle ne lui avait pas donné celui de son père.

“Je veux juste savoir s’il est encore en vie et je vous donnerai le livre.”

Elle craignait que l’homme n’accepte pas d’entrer dans la conversation. Alors pour lui prouver sa bonne foi, Sabrina s’avança de quelques pas, finissant par lui tendre le grimoire. C’était un acte qui lui en déchirait littéralement le coeur, étant la seule chose qu’elle avait de son père. Et dire qu’elle ne saurait même pas le reconnaître si elle le croisait. Pas une photo de lui, pas même son nom, juste son livre.

“Et vous avez intérêt à en prendre soin, c’est tout ce que j’ai de lui.”


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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyMer 18 Mar - 21:26


Dans ce monde, il n’y avait pas de place pour les démons, c’était ce que je pensais depuis bien longtemps déjà, mais plus encore depuis que John m’avait permis de fuir cette brochette des enfers... je n’avais nulle autre envie que celle de me venger de ces êtres infâmes... et, pour ce faire, mon grimoire me serait indispensable. Il regorgeait de tant de sorts et de rituels que je pourrais facilement y trouver de quoi m’assurer de régler mon différend avec Azazel et ses sbires...

Mais pour cela, oui, j’avais grand besoin de récupérer mon grimoire. Je ne savais pas comment cette adolescente avait pu entrer en possession de mon bien, mais il était évident que je ne pouvais pas la laisser le garder. Toute sorcière qu’elle soit...
Je me trouvais sur le parking de ce motel lorsqu’un camion démarra - certainement un client d’une des « travailleuses nocturnes » de cet endroit - et je ne pus pas louper la silhouette svelte qui se redressa presqu’aussitôt...
Je ne m’étais pas vraiment attendu à cela, j’imaginais qu’elle serait déjà loin, et je ne pus qu’être surpris en entendant sa voix qui m’interpellait. Je m’approchais donc d’elle, sans aucune animosité.


« Je vous écoute. » Il était rare que l’on me propose de négocier quoi que ce soit. Généralement, je prenais ce qu’il me fallait et ce que je voulais, sans tenir compte de ce qui importait aux autres.

La jeune fille tenait des propos à la fois compréhensibles et un peu irrationnels à mes yeux.
Ce grimoire avait toujours été à moi. Depuis la jeunesse, au Danemark, et je ne l’avais jamais laissé... sauf lorsque j’étais devenu père.

Je me souvenais fort bien de chaque instant... lorsque j’avais accompagné Eva à la maternité, qu’elle m’avait littéralement broyé la main en mettant au monde la petite... J’avais voulu être un père exemplaire. Être toujours présent, disponible et efficace...
Et déjà, j’imaginais de grandes choses pour nous trois, la vie magique que nous aurions menée, chaque instant de nos existences entremêlées... J’aurais tellement aimé vivre tout cela, vraiment...
Mais c’était malgré tout ces pensées positives qui m’avaient permis de tenir bon durant ma captivité...

La demoiselle me proposait un marché très simple et je ne voyais pas ce qu’elle avait vraiment à y gagner. Un grimoire séculaire contre de simples informations... il fallait être complètement dingue ou alors n’avoir aucune idée de la valeur des choses...

Elle s’avança vers moi et me tendit le livre, mais je n’amorçais pas le moindre mouvement.
« Que savez-vous de lui? »

Il était bien plus simple de prendre connaissance des informations dont elle disposait déjà. Je n’étais pas certain de pouvoir l’aider, mais il était clair que j’avais peut-être besoin d’elle pour en savoir plus. Si elle cherchait son père et que je pouvais effectivement l'aider, alors, oui, peut-être qu'on pouvait trouver un terrain d'entente.
Et si son père n'était autre que quelqu'un qui faisait partie de ceux qui m'avaient écarté de ma famille, sans doute juste pour avoir accès à mon grimoire, et qu'il l'avait ensuite légué à sa fille... cela n'était pas dénué de sens.


« Je prends toujours soin de mes affaires. »  Ce n’était pas pour rien que mon grimoire était en aussi bon état, après plus de deux cents ans... Je n'avais jamais été le genre d'homme à n'accorder aucune importance aux objets de valeur tels que celui-ci, que du contraire. Autant les babioles et l'argent me laissaient de marbre, autant un tel objet de famille valait à mes yeux plus que tout l'or du monde.

Je la regardais sans ciller et je finis tout de même par lâcher :
« J’ai trouvé une photo dans votre portefeuille. »  

Autant être sincère dès le départ. Je ne savais pas comment, mais cette fille avait connu la seule personne avec qui j’avais eu envie de construire quelque chose... « Comment connaissez-vous Eva ?»  Je posai la main sur le grimoire, sans pour autant m’en emparer. Si cette fille avait une photo de ma femme, elle avait certainement un quelconque moyen de la contacter... ou, au moins, de répondre aux questions que je me posais depuis longtemps mais qui demeureraient sans réponse tant que je n'aurais pas retrouvé ma compagne...

« Est-ce qu’elle va bien ? il y a des années que je ne l’ai pas vue... »

Je n’avais pas tous les jours la possibilité d’avoir des nouvelles de ma compagne... alors, il était essentiel pour moi que je saute sur l’occasion. J'avais bien senti dans ma voix que j'étais moins sûr de moi. Une trace d'inquiétude, peut-être, ou d'incertitude...

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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyJeu 26 Mar - 5:54



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Le parking du vieux motel, repère préféré des prostituées, n’était pas si désert que cela. Il y avait toujours du monde, même si personne ne semblait être là. Les filles de joie observaient sûrement depuis derrière leur fenêtre. C’était toujours ce qu’elle faisait. Sabrina ressentait toujours cette impression désagréable d’être épiée. Parce que ça ferait tellement plaisir à leur proxénète que de corrompre une adolescente encore pure. Celle qui parviendrait à lui ramener la petite, aurait tellement à gagner. Et puis, cet homme devait aussi les attirer. Loin d’être le cliché de service, que l’on voit errer dans le coin d’habitude. Probablement, ont-elles finalement des envies qui leur appartiennent et qu’elles ne sont pas des objets servant de vidoir aux vieux dégueulasses de passage.

Pourtant, en cet instant, Sabrina ne se sentait pas tellement en danger. C’était difficile à expliquer en fait. D’autant que cet homme avait prouvé qu’il la dépassait de loin en magie, ayant réussi très facilement à contrer son sortilège. Mais il semblait déjà moins hostile que précédemment et ouvert à la conversation. Il s’était rapproché, se montrant bien moins impatient que dans la chambre du motel. Quant à Sabrina, même si elle avait toutes les raisons du monde d’avoir peur, ne le montrait pas, ou faisait de son mieux pour le cacher. Être toujours en fuite n’est malheureusement pas une vie pour une gamine de son âge. Passant ainsi à côté de sa jeunesse, qu’elle regrettera fortement d’ici une décennie ou même deux. Le besoin de réponse se faisait grand, à tel point que lorsqu’on se retrouve dans le flou le plus total, comme si le monde était recouvert d’un épais brouillard, on se rattache à la moindre petite chose qui pourrait nous laisser apercevoir le bout d’un rayon de soleil. Et la lycéenne a que trop erré dans les ténèbres. Peut-être qu’il était enfin temps d’aller de l’avant et de chercher des informations auprès de cet homme. Il semblait être le seul à pouvoir lui répondre, puisqu’il insistait sur le fait qu’il s’agisse de son grimoire. Pourtant, Sabrina ne verrait pas son père en voleur. Un enfant qui ne connaît son géniteur, se fait toujours une image de lui qui frôle la perfection. C’est sûrement quelque chose de naturel.

Le Sorcier acceptait l’offre en commençant par lui poser une question. LA question, celle à laquelle la jeune Sabrina n’aurait pas de mal à répondre, puisqu’elle ne sait absolument rien de son père, si ce n’est :

« Je ne l’ai pas connu. Tout ce que je sais, c’est qu’il m’a donné ce grimoire à ma naissance. Je ne sais rien d’autre. »

Elle avait cherché un sortilège qui pourrait lui donner des informations sur son père. Il doit bien exister quelque chose pour ce genre d’affaire. Mais dans les grimoires de sa grand-mère, il n’y avait rien du tout. Et difficile de parvenir à traduire le grimoire de son père. Elle y passait souvent des heures et des heures, étant plus studieuse dessus que sur ses manuels scolaires.

L’homme ne semblait pas vouloir la rouler. Elle ne le ressentait pas de cette façon, même si ça lui faisait mal qu’il dise sans cesse que c’était son livre. Au final, peut-être que son père n’était qu’un voleur ? Peut-être qu’il avait fait des choses répréhensibles et qu’il était loin de l’image de la perfection qu’elle s’était faite de lui ? Sabrina prit une grande inspiration, sans réellement le vouloir. Et c’est à ce moment, qu’il lui avoua avoir fouillé dans son portefeuille. Mais de quel droit ? Pourtant, la petite Sorcière resta sur place à la regarder, ne comprenant pas où il voulait en venir. Peut-être pensait-il la menacer en disant qu’il avait vu à quoi ressemblait sa mère ? Mauvaise idée. Bien loin de la vérité, son regard changea directement quand il lui demanda comment elle avait connu Eva. C’était pas possible, il connaissait sa mère alors c’était certain qu’il savait qui était son père. De la surprise se lisait sur ses traits.

« C’est ma mère… »

Il faut bien dire que Sabrina n’a pas eu de chance dans la vie. Toutes les personnes qui lui ont, un jour, été proches, ont fini par mourir. Comme si c’était elle qui attirait les problèmes. Peut-être ? C’était difficile de parler de sa mère, comme toutes les adolescentes privées de leur maman, Sabrina avait l’impression d’avoir perdu un morceau d’elle, le jour où Eva est morte. Tellement déboussolée à l’idée que cet homme puisse la connaître, qu’elle ne se rendit même pas compte de la proximité entre eux, à tel point qu’il en était venu à poser sa main sur le grimoire. Mais il reprenait la parole, posant à nouveau une question. S’il la connaissait, comment pouvait-il ne pas savoir quel malheur l’avait touché ? Le regard de Sabrina se voila presque, bien que brillant, se remémorant sans le vouloir la dernière fois qu’elle avait vu sa mère. Puis, peu à peu, son regard remonta jusqu’au visage de l’inconnu, qui demandait des nouvelles de la défunte.

« Elle...maman est morte, il y a longtemps. »

Sa voix trahissait toute la tristesse qu’elle avait d’en parler. Peut-être même devenue tremblante, mais difficile de passer outre. Tous ses repères s’étaient effondrés avec la mort d’Eva. Essayant au mieux de faire disparaître cette boule qui naissait en sa gorge, elle ne voulait pas paraître fragile. Dans ce monde, on a pas le droit de l’être. Il faut toujours être forte, toujours prête à combattre, tel est le destin d’une Sorcière née ainsi.

« Mais je ne vous ai jamais vu et je connais le peu d’entourage qu’avait ma mère. Alors si vous la connaissiez de bien avant ma naissance, vous devez savoir qui est mon père. S’il est encore en vie, il est tout ce qu’il me reste. »

Un fin soupçon d’espoir la gagnait en cet instant. Elle voulait y croire. Peut-être que dans quelques minutes, il allait lui annoncer que lui aussi était mort et que son monde s'effondrait une fois encore. Mais elle ne parvenait pas à se résoudre à ne pas céder à ce dernier espoir.

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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyJeu 26 Mar - 15:51

Je n’avais pas pour habitude de courir après les demoiselles, et surtout pas après une fille aussi jeune. Déjà parce que je ne m’intéressais sans doute pas suffisamment aux relations bassement humaines pour cela, ensuite, aussi, parce que j’avais mieux à faire. Il était évident que ce genre d’endroit n’était pas un lieu pour moi.
Je ne comprenais pas trop ce qui pouvait pousser une femme à vendre son corps, comme le faisaient les prostituées que l’on trouvait dans le coin. Certes, c’était là « le plus vieux métier du monde », mais, encore une fois, il y avait très certainement bien d’autres possibilités de carrière. Et, bien que j’aie tendance à apprécier les bonnes choses de la vie, je devais reconnaître que ceci n’en faisait, à mes yeux, pas partie.

Je n’aimais ni le lieu, ni la faune locale, alors j’étais bien décidé à en finir rapidement avec toute cette histoire. Mais, force m’était de constater que cela ne serait possible qu’avec le concours de cette jeune fille au grimoire. Sans elle, je ne pourrais pas arriver à mes fins, je le savais bien. Oh, j’aurais pu utiliser la force, mais contre une fille mineure ? et dans un endroit pareil ? Pour quel genre de gros porc serais-je passé alors ? Il était hors de question de m’abaisser à des choses du genre.
En réalité, la jeune fille en face de moi avait quelque chose de spécial. Habituellement, quand j’approchais avec la ferme intention d’obtenir quelque chose, il était plutôt rare que l’on refuse de me donner ce que je voulais. Mais elle… elle avait sans doute une force de caractère que bien des personnes n’avaient pas.

J’écoutais ses propos, qu’aurais-je pu faire d’autre ? Et j’appris donc que cette petite n’avait jamais connu son père… et que ce dernier lui avait laissé ce grimoire, enfin, mon grimoire, quand elle n’était encore qu’un minuscule petit être humain. Cependant, elle ne savait rien de lui. C’était un peu surprenant qu’elle n’ait pas cherché à savoir, justement, mais peut-être n’avait-elle simplement pas eu cette opportunité.
Je tâchais de ne pas laisser paraître quoi que ce soit sur les traits de mon visage. Nous n’étions pas en thérapie, ici, et de toute façon, j’avais mieux à faire que de jouer au psy avec cette petite. Je gardais cette couverture professionnelle pour des cas un peu moins personnels.
Je ne tenais pas, non plus, à me coltiner ensuite une patiente de plus, alors que je n’avais pas besoin de cela. J’aimais écouter les gens, mais bon sang, qu’est-ce que certains étaient ennuyeux ! Enfin, avec un cas comme cette petite, il y avait du boulot au niveau de la construction de son identité, elle avait sans doute dû se débrouiller pour s’imaginer une figure paternelle correspondant à ce qu’elle aurait aimé… mais la réalité et l’imagination, ce n’est jamais la même chose…

Pas de père, donc… et à présent, elle me disait qu’Eva était sa mère. Cette fois, je fronçais les sourcils, tandis que je voyais le regard de mon interlocutrice qui venait de changer, en une fraction de seconde… J’avais, une deuxième fois, pour ainsi dire, mis les pieds dans le plat. Eva, donc, était sa mère… et moi, j’étais le dernier des imbéciles, à poser des questions aussi personnelles sans prendre des gants. Sa mère était morte depuis longtemps. Bon… concrètement, cela n’allait pas beaucoup m’aider… mais j’aurais été un vrai connard de ne pas lui dire ces quelques mots…


« Je suis… désolé… » Perdre des gens qu’on aime, c’était une épreuve terrible pour le commun des mortels… et même si, au vu de mon âge, j’avais presque l’habitude de perdre des proches, la nouvelle me fit l’effet d’un coup de poignard.

Et puis, ce fut la culpabilité qui m’envahit, brusquement, comme si, finalement, tout n’était arrivé que par ma faute. Si j’avais pu rester auprès d’elle, Eva serait peut-être encore en vie, après tout. En tout cas, j’aurais tout fait pour qu’il ne lui arrive jamais rien…

Je me tournai, préférant ne pas faire face à tout cela tout de suite. Ces enfoirés de démons m’avaient alors vraiment tout pris… ma liberté, ma dignité… et tout espoir de revoir un jour celles que j’aimais…
Ma gorge se noua instantanément. Je réalisais, finalement, que je n’étais pas mieux loti que cette adolescente. J’avais, moi aussi, tout perdu. Et je venais de réaliser que tous mes espoirs n’avaient jamais servi à rien d’autre. J’avais résisté tout ce temps pour rien, au final…

Je me mis à pleurer en silence. De vieilles larmes, que je gardais depuis si longtemps… des larmes douloureuses, comme s’il s’agissait de verre pilé… Je ne m’en étais pas rendu compte tout de suite. Je ne fis rien pour retenir mes larmes qui faisaient des taches sur ma chemise. M’étais-je donc trompé sur tant de choses ? Je n’avais pas de mouchoir, n’en cherchai pas dans mes poches, ne m’essuyai pas les joues du dos de la main non plus. Je soupirai. Ma poitrine se soulevait et s’abaissait, comme celle d’un bébé qui essaie de reprendre son souffle. J’ignorais même si cela me soulageait. Je m’abandonnais.
Je gâchais toujours tout. C’était sans doute ma faute si Eva était partie… alors que nous aurions pu être heureux, tous les deux. C’était à cause de moi, aussi, que ma propre vie tournait en rond sans que rien ne puisse me permettre de penser à un avenir meilleur…

Je m’éloignai de quelques pas. Non content de foutre en l’air la soirée de cette petite, voilà que je perdais pied. Après tout ce temps, tous ces espoirs… J’avais tenu bon pour elle, pour Eva… par amour… et je me retrouvais de retour à la case départ, moi qui avais sincèrement cru pouvoir enfin retrouver Eva et ma fille…
Je finis par me frotter les yeux du bout des doigts, parce qu’un homme qui laisse parler sa sensibilité, ce n’est ni décent ni très adéquat. Je pris une grande inspiration. Mais je ne regardais pas la jeune fille.


« Eva était… la femme de ma vie… »

Comment pouvais-je le dire autrement ? Je n’avais jamais aimé autant quelqu’un… et sans ces démons, j’étais sûr que j’aurais pu être heureux avec elle…et avec notre fille. Alors, j’eus une pensée insensée. J’étais resté emprisonné pendant plus de quinze ans… sans avoir la moindre idée du temps qui s’écoulait, sans savoir combien de temps j’allais supporter tout cela…
J’avais beaucoup de questions qui demeuraient sans réponses… mais une chose était sûre. Eva ne serait jamais morte en vain. Elle se serait battue jusqu’au bout… c’était dans sa nature et dans son caractère… et j’aimais ça en elle, en plus de tellement de choses…

J’avais les yeux fixés sur la pointe de mes chaussures, des boots en cuir que j’avais choisies car elles étaient assorties à ma ceinture… un détail vestimentaire qui, en réalité, me renvoyait à Eva, puisque c’était elle qui m’avait toujours dit de faire cela. Même un simple et infime détail comme celui-là me ramenait à elle…
Je savais que les démons m’avaient beaucoup pris, mais là… c’était trop. Beaucoup trop.
« Dites-moi… quel âge avez-vous ? » C’était indiscret de ma part. Et sans doute déplacé, aussi. Mais, à en croire ce que John avait pu m’expliquer des dernières années, quand Azazel et ses sbires m’avaient eu, c’était un peu plus de quinze ans auparavant… quand ma fille n’avait que quelques semaines…
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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyJeu 26 Mar - 18:16



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L’endroit n’était pas le plus adapté pour une conversation, mais à la base, la petite Sabrina avait juste cherché à s’enfuir. Bien sûr, l’homme présent avait montré un si grand intérêt pour son grimoire, qu’elle savait qu’il ne l’aurait pas laissé fuir aussi facilement. Peu importe où elle irait, la Sorcière savait qu’il finirait par la retrouver tôt ou tard. Et plus il serait tard, plus il risquait de se montrer davantage impatient face à la situation. Pourtant, elle n’était pas du genre à se laisser faire sans se battre. Sabrina avait un tempérament assez fort, malgré les apparences. Peut-être que son caractère s’était renforcé à cause de toutes les épreuves qu’elle avait vécu. Mais elle avait l’intime conviction que ce n’était pas terminé et qu’elle en aura bien d’autres à surmonter.

Le plus difficile restait de parler de sa propre vie, surtout de son passé. Sa grand-mère avait été présente pour elle, mais jamais elle n’avait été en mesure de remplacer sa mère. Certes, ne pas y penser, aide à ne pas souffrir, mais lorsqu’elle se mit à parler du décès d’Eva, elle sentit son coeur se serrer dans sa poitrine. C’est toujours douloureux de voir les enfants avec leurs parents. Tout comme elle envie parfois toutes ces adolescentes qui pestent contre leurs “vieux” comme elles les appellent, parce qu’ils sont étouffants. Elle aurait tout donné pour que sa mère soit encore de ce monde et qu’elle lui râle de faire ses devoirs ou de se coucher parce qu’il était trop tard. Ou encore d’un père qui se montrerait aussitôt sur la défensive dés qu’elle aurait un petit ami. Mais non, la vie en avait décidé autrement et la jeune Sorcière n’avait absolument rien du tout. Personne pour la guider, personne pour l’encourager ou la rassurer. A tout juste seize ans, devoir vivre comme une adulte sans en avoir la maturité nécessaire, ce n’est pas donné à tout le monde.

Alors on ne pouvait pas lui en vouloir de garder l’espoir de trouver quelqu’un à qui se raccrocher. De se trouver une famille on ne sait où, qui serait prête à l’aider et à combler le vide dans son coeur et dans sa vie. Mais elle ne pensait pas que la nouvelle de la mort de sa mère, allait autant troubler l’inconnu qui commençait à s’éloigner. L’adolescente ne comprit pas ce qu’il était en train de se passer. C’était comme si le grimoire n’avait plus aucun intérêt à ses yeux. Presque comme s’il souffrait autant qu’elle, si ce n’est plus de cette réalité. Peut-être que s’il la connaissait vraiment, il venait de se prendre cette vérité dans la figure comme s’il s’agissait d’un bombe ? A tel point, qu’elle jurait qu’il était en train de pleurer. Mais elle ne bougea pas, malgré la possibilité qu’elle aurait de s’enfuir. C’était l’envie qui l’avait quitté d’un seul coup ou la curiosité. Loin de se douter que quelqu’un puisse encore se souvenir de sa mère dans cette ville, c’était vraiment une chance qu’il lui soit tombé dessus finalement.

Pourtant, la petite ne s’attendait pas à une telle révélation après le long silence de l’inconnu. Elle en resta pratiquement sans voix. Comment se pourrait-il que sa mère ait été le grand amour de cet homme ? Elle fronça les sourcils, n’y comprenant plus rien. Eva lui en aurait parlé si elle avait eu quelqu’un d’autre dans sa vie. Quelqu’un d’autre que son père. Cela voulait-il dire qu’elle avait eu une aventure avec un ami alors qu’elle était en couple ?

« Désolée mais je ne comprend pas. Ma mère m’a toujours dit que c’était mon père l’homme de sa vie. Elle l’a toujours pleuré, mais ne m’a jamais parlé d’un autre homme. »

Après ce ne sont peut-être pas des choses que l’on raconte à sa fille ? C’était sûrement vrai également et elle pouvait le comprendre. Accusant le coup de toute cette affaire, dont les détails lui échappaient complètement, elle resta là, plantée à le regarder. Les yeux remplis d’incompréhension, le grimoire toujours dans les bras. Malgré le va et vient incessant des voitures, c’était comme s’il n’y avait plus aucun bruit. Comme si plus rien n’existait d’autre que le brouillard dans lequel elle se trouvait.

Présente mais l’esprit vagabond, elle ne sortit de cet état de léthargie, que lorsque la voix du Sorcier s’éleva à nouveau afin de lui demander son âge. Pour Sabrina, il s’agissait seulement d’une question banale, peut-être pour changer de sujet ou autre. Elle ne comprend pas encore bien les codes sociaux et encore moins les adultes en général.

« Je viens d’avoir seize ans… Euh… vous avez changé d’avis, vous ne voulez plus m’aider ? Vous ne voulez plus du grimoire ? »

Le temps n’était pas vraiment adéquat non plus à cette conversation, tout comme l’endroit. Les oreilles pendaient un peu trop dans le coin, pourtant, Sabrina ne bougeait pas. Où pourrait-elle aller de toute façon ? Elle n’a aucun autre lieu où se rendre et maintenant, qu’il connaît sa chambre, elle ne peut plus s’y cacher.

« Mais si vous connaissiez aussi bien ma mère, vous devez savoir qui est mon père. C’est obligé. »

La conversation avait été bien trop loin en révélations pour que la petite Sorcière lâche aussi vite. C’était la première piste qu’elle avait depuis bien longtemps. La meilleure piste même, parce qu’il ne pouvait pas ne pas savoir avec qui Eva était en couple.

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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyVen 27 Mar - 12:01

Il était clair que nous aurions été mieux dans un autre lieu que celui-ci pour discuter, mais je n’étais pas très coutumier des lieux… et je ne savais pas s’il était très indiqué de lui demander pour aller dans sa chambre. Ce genre de demande, en un tel endroit, ça m’aurait fait passer pour un client de prostituée, le genre de client bien dégueu qui s’intéressait aux mineures… Je préférais éviter, franchement, je n’avais pas besoin de ça.
Et je ne savais pas quoi penser, à vrai dire… La situation n’était pas agréable pour moi, je ne me sentais pas vraiment à ma place, ici, en quelque sorte… Qui étais-je, au fond, pour me ramener comme ça et demander mon bien à cette fille sans même avoir cherché à savoir comment elle avait pu entrer en possession de mon grimoire…
L’espoir… voilà bien une belle saloperie, en vérité. On s’accrochait désespérément à des idées et des rêves, pour finalement se retrouver comme écrasés par le poids d’une déception immense. On ne pouvait qu’être déçu, par les espoirs, en fait… Espérer, c’était avoir la certitude de se planter.

Je m’étais tu un moment, parce que la vérité était trop dure, trop prenante… Quand l’amertume m’envahissait à ce point, c’était du non retour, à tous les coups… C’était extrêmement douloureux de se rendre compte qu’on avait passé tant de temps à espérer quelque chose et que cela était finalement tombé à l’eau, purement et simplement, parce que rien ni personne ne pouvait ramener une personne décédée sans signer un pacte avec les démons, chose que je ne me résoudrais jamais à faire pour la simple et bonne raison que ces enfoirés n’apportaient jamais que des ennuis…
Je n’étais pas spécialement sensible, pas plus que je n’étais du genre à afficher ouvertement ce que je ressentais, mais là, c’était trop. Ma vie, depuis ma sortie de cet emprisonnement, je l’avais bâtie autour de l’espoir de retrouver Eva et ma fille… et tout s’écroulait autour de moi. Je m’étais accroché pour rien. Sans compter cette satanée culpabilité qui me faisait me sentir encore plus mal…

Et tandis que l’adolescente me répondait, je revoyais, dans ma mémoire, les moments heureux de notre vie de couple… notre rencontre, juste magique, les premiers moments passés ensemble, l’instant décisif où nous avions choisi de vivre ensemble… J’avais été heureux, vraiment. Et sans doute avec une intensité que je ne retrouverais plus jamais nulle part ni avec personne d’autre…
La petite me parlait et j’écoutais à moitié, un peu perdu dans mes pensées, dans mes souvenirs… Jusque là, je n’avais que bien peu observé mon interlocutrice et, à vrai dire, vu la situation, j’avais presque peur de découvrir sur son visage des détails qui auraient rappelé Eva à mon souvenir…


« Je n’ai pas pu être présent pour elle quand elle en avait besoin… » Eva avait toujours pleuré l’homme de sa vie… je ne savais pas si elle parlait de moi ou si elle avait pu rencontrer quelqu’un d’autre entre temps… je ne savais même pas quand elle était décédée… Les démons m’avaient volé plus de quinze ans de ma vie, avec tout ce que cela impliquer de perdre, outre tout ce temps… « J’ai l’impression qu’on a beaucoup de choses à se dire, vous et moi, mais je ne sais pas comment aborder tout cela… ça remonte à des années… »

Elle devait s’en douter, puisque je n’étais pas au courant de grand-chose, mais si cette fille avait tout juste seize ans, j’avais peur de cette idée qui pointait son nez au fond de moi… Enfin, « peur »… entendons-nous bien, c’était plutôt la crainte, quand on s’approchait de la vérité, d’avoir une nouvelle révélation fracassante en pleine figure, au moment où on s’attend à quelque chose de positif… J’avais vécu mes plus beaux moments avec Eva… Mais cela, c’était le passé et à présent, j’avais encore d’autres questions, même si je me doutais bien que l’adolescente en aurait sûrement, elle aussi.

« Est-ce que votre mère a été heureuse ?» Je n’avais pas eu de nouvelles d’Eva pendant plus de quinze ans et ma seule préoccupation, à présent que je la savais morte et enterrée, était de savoir si elle avait pu avoir un peu de bonheur durant cette période de sa vie… La coupure avait été tellement surprenante, entre nous, complètement inattendue… Peut-être avait-elle dû faire le deuil de ma personne alors que j’étais encore en vie, mais qu’elle ne le savait tout simplement pas… Lui avais-je manqué ? Avait-elle pu élever notre fille dans de bonnes conditions ? Que lui était-il arrivé, exactement ? J’avais tant d’interrogations en tête et si peu de chances d’obtenir toutes les réponses… « Et vous, vous avez été heureuse, enfant ? » Pour sa vie actuelle, à vrai dire, j’avais du mal à penser que cette fille puisse être heureuse dans cette vie qu’elle menait en pareil endroit… Ce n’était, en tout cas, pas comme cela que j’envisageais la vision du bonheur d’une jeune femme de son âge…

Se replonger dans le passé, ce n’était pas toujours une très bonne idée... cela remuait beaucoup de choses qu’on pensait oubliées, tant on les avait enfouies au plus profond de nous, dans ces limbes de mémoire qui nous semblaient inaccessibles jusqu’à ce qu’un détail, vraiment un petit rien du tout, vienne bouleverser l’équilibre...
Alors, on se rendait compte que l’on n’avait jamais oublié et que la mémoire, cette satanée traîtresse, n’avait qu’occulté pour un certain temps les souvenirs douloureux... les plaies du passé pouvaient se rouvrir d’un instant à l’autre et il me semblait bien que c’était ce qui allait arriver... et, très sincèrement, cela ne me disait rien qui vaille, car les souffrances oubliées, quand elles sont amenées à se réveiller, sont souvent bien pires que celles du présent... car outre la souffrance logique, il y avait aussi toute une série de remords et de regrets qui l’accompagnaient et qui, très certainement, étaient encore pire…


« Cela vous embêterait si nous allions ailleurs pour discuter ? » Je retrouvais mon flegme, mon côté distant, alors qu’au fond de moi, une petite étincelle s’était rallumée, en même temps que l’idée grandissante que tout n’était peut-être pas foutu, finelement, dans ma vie…
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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyLun 30 Mar - 14:54



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FT. Nicholas Hardind

Un changement avait eu lieu dans la conversation sans que Sabrina ne puisse réellement comprendre de quoi il en retournait. Visiblement moins intéressé par le grimoire que précédemment, l’homme face à elle, ne semblait même plus déterminé à récupérer ce qu’il nommait comme étant son bien. Encore un peu et elle allait s’imaginer que c’était une mauvaise blague ou un test. Pas sûr qu’il y ait d’autres Sorciers dans la région, mais on ne sait jamais si quelqu’un tentait de voir jusqu’où elle serait capable d’aller. Sauf que, bien entendu, l’adolescente voulait en savoir plus. Elle pouvait lui balancer le bouquin et partir, ou bien fuir avec le grimoire, mais en sachant que ce type connaissait sa mère, il va de soi qu’elle voulait en savoir plus. Il n’y avait malheureusement plus rien à faire pour Eva, mais si jamais le père de la petite était encore en vie, il serait vraiment dommage qu’elle passe à côté, sans tenter de soutirer quelques détails à cet inconnu.

Si le silence s’abattait sur eux aussi lourdement qu’un bon coup de massue, la voix de l’homme retentissait à nouveau. Sabrina ne comprenait pas trop bien. Pourquoi n’avait-elle jamais entendu parler de lui auparavant ? Maintenant, voilà qu’il lui confiait ne pas avoir été en mesure d’être présent pour sa mère. Si ses sourcils s’étaient froncés d’incompréhension, son visage changea très vite, ses traits affichant une mine étonnée. Ils ont beaucoup de choses à se dire ! C’était tout ce que la petite retenait de ces précédents mots. Ce qui voudrait dire qu’elle ne s’était pas trompée et que cet homme pourrait l’aiguiller sur l’identité de son père. Difficile de passer outre qu’il ait eu une relation extra-conjugale avec sa mère, mais s’il pouvait lui donner des informations sur l’autre partie de sa famille, Sabrina voulait bien oublier ce détail.

Elle resta un moment pensive lorsqu’une question lui tomba d’un coup dessus. Eva avait-elle été heureuse ? Comme toutes les petites filles du monde, Sabrina s’était imaginée que sa mère était la maman parfaite, toujours heureuse et toujours de bonne humeur. Elle ne pouvait pas la voir autrement à l’époque. Mais avec du recul, en y repensant, c’était différent à présent.

« Je n’en ai pas l’impression. Mais je ne l’ai pas connu très longtemps, j’étais encore petite lorsqu’elle est morte et il y avait tant de secrets autour de moi. »

Toutes ses croyances s’étaient évaporées lorsqu’elle a trouvé des réponses dans le grenier de sa grand-mère. Il est vrai que des mensonges avaient été les berceuses de sa plus tendre enfance. Elle ne pouvait s’imaginer quelle réaction elle aurait eu, si sa mère avait été encore de ce monde. Pour ce qui est d’elle, de sa propre petite personne, que dire ?

« On a été contraintes de déménager à plusieurs reprises. On m’a menti sur tellement de choses, que je ne peux pas dire que j’ai été vraiment heureuse. J’ai appris tant de vérité à la mort de ma mère et puis maintenant… Non, pour vous répondre, je ne l’ai jamais été. Et je pense que je ne le serais jamais. »

Elle ne voyait pas sa vie autrement que comme cette existence de fuite. Depuis maintenant longtemps, elle a seulement l’impression de survivre, sans réellement prendre le temps de vivre. Aucun rêve ne l’habite vraiment. Ce n’est pourtant pas une mauvaise fille, en comparaison à beaucoup d’autres qu’elle croise tous les jours au lycée. Mais était-ce une bonne idée que de se confier ainsi à quelqu’un qu’elle ne connaît nullement ? Pourtant, il y avait quelque chose qui faisait qu’elle ne cherchait pas tant que ça, à écourter leur conversation.

Une fois encore, le temps jouait les perturbateurs en les arrosant. Ce qui poussa très certainement l’homme à proposer une discussion dans un endroit plus approprié que ce parking. Sabrina craignait de l’emmener dans sa chambre. Elle n’y a jamais emmené personne, si ce n’est Jack, mais là  c’est différent.

« Il y a le Blarney Stone ou le Taphouse sur Sioux Falls. »

C’est vrai que le motel se trouve un peu en dehors de la ville, là où les trottoires n’existent plus. La nationale pas très loin, mais le centre ville à quelques kilomètres. Sabrina a malheureusement beaucoup de marche à faire quand elle se rend au lycée et elle passe parfois devant ces deux restaurants. Quasi tout le temps en fait, mais quand son estomac s’apprête à montrer les crocs, elle fait en sorte de les contourner pour ne pas être torturée par la faim prenante et naissante.

« Mais c’est à quelques kilomètres et la route menant jusqu’à Sioux Falls n’est pas éclairée de nuit. »

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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyMar 31 Mar - 19:04


Il suffisait de bien peu de chose pour qu’une situation qui semblait bien claire dès le départ soit bouleversée en quelques minutes ou même quelques secondes à peine… En l’occurrence, après une histoire de grimoire et de quête sans fin, nous avions désormais trouvé un sujet de conversation qui ne nous empêchait pas de discuter, mais qui, justement, laissait la porte ouverte à des possibilités un peu moins restreintes et un peu plus… intéressantes, dirais-je, que cette guéguerre du grimoire.

A la vérité, tout ceci me replongeait dans des souvenirs qui restaient très clairs en moi, tant je m’y étais raccroché ces dernières années…
La nostalgie, c’était quelque chose de difficile à décrire… un sentiment de regret, une émotion envahissante… tout et rien à la fois, une impression, parfois fugace, mais qui vous laissait des traces impossibles à oublier…
Mon histoire avec Eva remontait à une vingtaine d’années et ce soir, je m’y replongeais, dans cette histoire, avec tout ce qu’elle apportait et tout ce qu’elle recelait…
Je me souvenais parfaitement de ma première rencontre avec elle… c’était purement fortuit et ce moment en avait appelé d’autres, car nous nous étions plu et que, elle comme moi, nous étions donc retrouvés, à plusieurs reprises, apprenant à nous découvrir, à nous apprivoiser, jusqu’à finir par céder à des pulsions érotiques envahissantes… Notre première union avait eu lieu, de façon très romantique, après une soirée où nous avions partagé un repas dans un restaurant, puis nous étions allés danser… la soirée s’était terminée dans ma chambre d’hôtel où nous avions fini par nous dénuder mutuellement, comme on ôte à une fleur un pétale à la fois… Il y avait eu beaucoup de douceur et de tendresse entre nous, à un point tel que cette première fois ensemble me laissait comme une saveur inédite…
Par la suite, nous avions remis cela régulièrement, chaque fois que nous nous retrouvions et notre histoire s’écrivait avec une logique implacable… nous étions heureux et nous avions une tonne de projets… jusqu’à ce jour maudit où tout avait basculé…

Et voilà que j’apprenais que ma chère Eva n’avait pas eu la vie heureuse qu’elle méritait. J’avais espéré qu’elle puisse être bien tandis que je souffrais, qu’elle vive bien et qu’elle soit une mère aimante… En fait, elle n’avait pas eu beaucoup l’occasion d’expérimenter tout cela, si sa fille était encore toute petite quand elle est décédée…
Ce n’était déjà pas très agréable d’entendre cela… mais alors, en plus, la fille non plus n’avait pas eu l’occasion d’être heureuse… cela me renvoyait en pleine figure tout ce que j’avais manqué durant ces années passées… J’étais resté silencieux un petit moment, ne sachant pas réagir tout de suite à ces révélations qui avaient de quoi bouleverser…


« Si cela vous convient, je préfère le Taphouse… ils font toujours de très bons burgers, et je pense que nous en aurons pour un petit moment… » Je n’étais pas contre les pubs, mais je préférais pouvoir être sûr de m’asseoir à une table pour manger au calme et savourer une bonne bière. Et puis, je ne me voyais pas emmener une fille de seize ans dans un pub, à vrai dire. Question de principe. « Je suis en voiture. Et je vous invite, évidemment. »

Nous n’allions tout de même pas nous taper cette route à pieds alors que mon Audi nous attendait bien gentiment… Bon, après, je pouvais aussi comprendre qu’une fille de cet âge pouvait avoir quelques réticences à l’idée de monter dans la voiture d’un parfait inconnu, tout comme j’avais bien remarqué qu’elle ne m’avait pas proposé de venir dans sa chambre d’hôtel. Peut-être devais-je essayer de lui montrer ma bonne foi, d’une façon ou d’une autre…

« Gardez le grimoire. Pour l’instant, il y a plus important que ce vieux bouquin. Mais je pourrais vous traduire les passages en vieux danois, si vous voulez. Disons que cela vous prouvera peut-être ma bonne foi. »

Je ne savais pas quoi lui proposer d’autre. Je n’avais rien sur moi qui puisse servir de gage de confiance ou quoi que ce soit. En réalité, mes intentions du début avaient clairement bien changé sur le temps de cette discussion.
Dans ma boîte crânienne, les choses se bousculaient un peu. Il ne fallait pas être très bon en mathématiques pour que le calcul soit rapidement fait.
« Je vous promets que je n’ai aucune mauvaise intention à votre égard. Loin de là. » J’espérais qu’elle accepterait de venir avec moi, mais je me savais un peu maladroit, peut-être, je n’avais pas parlé à une jeune fille depuis bien longtemps et j’avais un peu de mal avec les codes de cette époque, forcément, après avoir perdu tout ce temps…
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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptySam 4 Avr - 11:14



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FT. Nicholas Hardind

En tombant dans le sommeil, quelques instants plus tôt, jamais Sabrina ne se serait doutée qu’elle rencontrerait si vite, quelqu’un qui connaît sa famille. Elle ne s’imaginait même pas que ça arriverait un jour, tant ses espoir se sont tous effondrés les uns après les autres. Un peu perdu dans toute cette histoire, elle espérait ne pas être en plein rêve. Sinon le réveil serait rude et une fois de plus destructeur de son moral qui ne vole pas bien haut. L’espace d’un instant même, un très court instant, elle s’était dit que peut-être cet homme pourrait être son père. Il semblait avoir vécu une grande histoire avec sa mère et pleurait sa mort. En plus, il voulait récupérer ce grimoire. Grimoire que son père lui a donné lors de sa venue au monde. Peut-être que Sabrina se trouvait en face de l’homme sans qui, elle n’existerait pas ? Mais l’idée s’était envolée. Elle l’avait forcé à s’échapper de sa tête pour ne pas avoir à se faire à nouveaux de faux espoirs. A force de chuter encore et encore, ça devient lassant et elle ne supporterait pas un autre échec. Pas maintenant. Pas si près du but. Restant songeuse, l’adolescente avait toutefois proposé deux noms d’endroits dans lesquels, ils pourraient être à l’abri de la pluie, pour discuter. C’était ce que semblait vouloir cet homme après tout. Et il connaissait tellement bien sa famille, qu’elle ne pouvait pas faire machine arrière. Cela dit, elle ne pensait pas que son interlocuteur était du coin. Avec ses recherches sur les Sorciers, elle n’était jamais tombée sur lui. Seulement quelques semblants de Sorciers qui tirent leurs pouvoirs de Démons.

« Vous êtes de Sioux Falls ? Comment se fait-il que je ne vous ai jamais trouvé ? J’ai recherché tous les Sorciers du coin, mais il y en a pas beaucoup qui le sont de naissance. »

Elle resta un moment comme coincée dans sa réflexion. Les emprunteurs et autres Sorciers qui ne le sont pas d’origines, ne peuvent pas rivaliser avec ceux qui sont nés ainsi. Pourtant, cet homme avait contré son sortilège sans aucun mal. Ce qui prouvait qu’il était comme elle. Il semblait insister pour avoir cette conversation, à tel point qu’elle sentait son rythme cardiaque grimper en flèche. Peut-être qu’elle était plus proche du but qu’elle ne le pensait. Peut-être qu’elle ne s’était pas trompée précédemment et qu’il était bien de sa famille. Et pour lui démontrer sa bonne foi, il lui laissait même le grimoire. Pourquoi le ferait-il alors qu’il semblait y tenir fermement ? A moins, qu’il soit justement celui qui lui a donné lorsqu’elle était encore toute petite. Cette idée ne voulait plus quitter son esprit à présent, même si elle se battait pour ne pas y songer davantage.

Elle finit par accepter, d’un geste de la tête, de monter en voiture avec lui, même si ce n’est généralement pas l’idée du siècle quand on ne connaît pas le conducteur. Mais étrangement, Sabrina ne se sentait plus en danger. Prenant place côté passager, elle attendait qu’il finisse par la rejoindre également.

« Vous l’êtes vous ? Vous aussi vous êtes né comme ça et vous connaissiez bien ma mère... »


Si son regard ne s’était pas détaché du pare-brise, elle tourna enfin la tête vers lui. La question lui paraîtrait sûrement des plus absurdes, mais il fallait qu’elle en ait le coeur net. Elle ne pouvait pas rester avec des doutes aussi énormes jusqu’au Taphouse.

« Je n’ai ni soeur, ni frère. Je suis fille unique. Et vous dites que ce grimoire est à vous, alors qu’il m’a été donné par mon père… »

Elle marqua soudainement un temps de pause dans ses propos, ne sachant pas vraiment comment lui demander ça. Peut-être qu’il se moquerait d’elle ? Mais au moins, elle sera fixée.

« Si vous m’avez demandé mon âge, ce n’est pas pour rien. Êtes-vous mon...père ? »

Sa question transpirait tout l’espoir qui habitait le coeur de l’adolescente à ce moment précis. La réponse pourrait soit anéantir tout ça ou enfin, lui donner satisfaction depuis le temps qu’elle est à sa recherche. Mais l’une ou l’autre, elle ne saurait même pas comment réagir. Elle a tellement attendu le moment où elle ferait la connaissance de son père, qu’elle ne saurait plus que dire, ni que faire. Cet instant, son cerveau se l’était imaginé un nombre incalculable de fois, mais à chaque fois de façon différente. Aucune ne ressemblant à celle-ci cependant.


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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptySam 4 Avr - 14:35

A la lumière de nos échanges de paroles, je devenais de plus en plus certain que, finalement, tout n’était peut-être pas perdu pour moi. Je pouvais être animé par la rancœur et la vengeance, c’était un fait, mais s’il y avait bien quelque chose qui pouvait dépasser tout cela, c’était l’espoir… Espoir déçu qui, finalement, pouvait se révéler n’être peut-être pas si vain que cela…
Je n’étais pas un grand fanatique des situations de ce genre, d’abord parce qu’elles étaient imprévisibles et aussi impossibles à analyser avec le recul nécessaire... or, j’étais plutôt le genre de type à analyser beaucoup tout ce qui m’entourait, qu’il s’agisse d’actualités, de conflits, de relations ou de monstres et de sorcellerie... et du recul, j’avais pu en avoir durant ces quinze dernières années, c’était le moins que je puisse dire parce que, franchement, durant cette longue période sans pouvoir être près de mes proches, je n’avais que pu réfléchir, lorsque mes tortionnaires me laissaient un peu de répit. Seul mon esprit était libre, et je ne pouvais empêcher mes pensées de vagabonder vers les personnes qui m’étaient chères, celles que j’aimais.

Mais soit, puisque la jeune femme avait finalement accepté de monter dans ma voiture, il me sembla évident que je lui devais quelques réponses, avant même de démarrer.


« Non, je ne suis vraiment du coin… mais j’ai vécu ici. Avec Eva. Nous avons habité ensemble il y a une vingtaine d’années… » Alors, oui, comment se faisait-il qu’elle ne m’ait jamais trouvé ? Eh bien, c’était simple, en soi… « Je viens de passer quelques années entre les mains d’une bande de démons. Un peu plus de quinze ans. Vous n’auriez pas pu me trouver sans l’aide d’un chasseur aguerri. »

J’avais eu la chance, pour ma part, que John Winchester passe par là au moment où j’en avais le plus besoin… et sans lui, j’aurais sans doute fini par baisser les bras et par renoncer à toute forme de lutte et d’espérance.
Je préférais ne pas entrer trop dans les détails de cet épisode de séquestration et de torture, car, malgré les soins que j’avais reçus, certains actes avaient laissé sur moi des traces que je ne tenais pas à montrer ni à justifier.
Et face à la demande suivante, je me sentis dans l’obligation d’apporter des réponses claires et vraies.


« Oui, je suis né avec ces pouvoirs… et c’est ma mère qui m’a appris à m’en servir. » Bon, cela remontait à plus de deux cents ans… j’avais depuis longtemps quitté le Danemark et même l’Europe, et, très sincèrement, je n’avais pas pensé à ma mère depuis de très longues années. Je ne pensais pas qu’elle soit encore en vie, mais je n’en savais rien, au fond.

Je mis la clef dans le contact et je la tournai, provoquant instantanément le vrombissement du moteur allemand sous le capot. J’avais toujours préféré les véhicules allemands, peut-être pour la proximité culturelle et linguistique avec mon pays d’origine, mais il fallait avouer, aussi, que l’Allemagne avait toujours produit des véhicules de grande qualité, que ce soit au niveau de la carrosserie ou du moteur. Et puis, il fallait reconnaître, aussi, que chez Audi, le confort était également de mise, ce qui n’était pas un luxe, après avoir passé tant de temps dans un environnement crasseux, terne et inconfortable au possible. Le genre d’endroit qu’on ne laisserait même pas à un animal, sous peine d’être accusé de maltraitance.

Je démarrai donc, pour quitter le parking de ce motel sordide et prendre la direction du Taphouse. Et je tâchais de rester concentré sur la route, bien que les paroles de ma jeune passagère ne pouvaient que me pousser à perdre le contact avec la réalité.
Elle était perspicace, en fait, je ne pouvais pas penser autrement. Elle avait fait le rapprochement bien vite et, bien que je fasse de mon mieux pour faire en sorte de garder mon attention sur la route, bien peu éclairée, hormis par la lueur de mes phares. Elle me disait être fille unique, elle me reparlait du grimoire… et je sentis mon cœur se serrer, avant même que sa dernière question ne franchisse ses lèvres.

Je gardai le silence un instant. Pouvais-je lui dire cela avec certitude ? J’aurais bien voulu la regarder dans les yeux pour lui dire cela, mais en conduisant, ce n’était pas très prudent… Mes mains se serrèrent sur le volant.


« ... Il y a des chances, oui… » Mais j’aurais aimé que nous puissions parler de cela ailleurs que dans ma voiture, pour pouvoir être en face d’elle et lui dire tout cela les yeux dans les yeux, autour d’une bonne bière et d’un bon hamburger…

« Nous en discuterons une fois à l’intérieur, si vous voulez bien… je… c’est assez inattendu, en réalité… » Enfin, « inattendu »… j’aurais pu dire « inespéré », en réalité.

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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyVen 10 Avr - 17:10



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Alors là, le Sorcier lui en bouchait un coin, ou plutôt sa réponse. Sabrina n’en revenait pas d’apprendre ainsi, qu’il avait vécu avec sa mère, il y a plus de quinze ans. Ce qui remontait visiblement à sa procréation un peu près. Certes, elle était paumée, mais ce n’est pas pour autant, qu’elle n’était pas capable de faire un calcul aussi bête. L’idée grandissait au fur et à mesure dans sa tête. Mais pour le moment, la réponse de l’homme restait vague. Comme s’il ne voulait pas tout lui dire d’un seul coup. Elle nota tout de même, qu’il venait de lui avouer avoir été entre les mains de Démons. Qu’est-ce que ça voulait bien pouvoir dire ?

« Vous voulez dire que vous étiez prisonnier ? »

Si jamais, il s’agissait de son père, elle craignait d’apprendre qu’il ait fait ami-ami volontairement avec des Démons. L’homme qui lui a donné la vie ne peut pas être ainsi. Depuis toujours, elle l’imagine à la limite de la perfection. Mais c’est toujours ainsi quand une personne manque cruellement à notre existence. On ne voit que les bons côtés et on laisse derrière tout le reste. Ne le connaissant malheureusement pas, Sabrina n’a pris que les bons côtés de son imaginaire. Enfin, s’il s’agissait bien de son père, elle était rassurée d’apprendre qu’il ne s’était pas enfui et qu’il n’avait pas simplement abandonné sa famille. Ce n’est donc pas non plus le genre d’homme à aller chercher des cigarettes et à ne plus jamais revenir.

Comme un flic qui serait au coeur d’une nouvelle enquête, Sabrina posait des questions ayant l’air anodines. C’était la seule façon de pouvoir faire le cheminement dans sa petite tête. Ainsi, elle découvrait que c’était possiblement son père, étant né également avec des pouvoirs. Contrairement aux lycans par exemple, qui peuvent être mordus et transmettre ensuite le gène à leurs enfants, un emprunteur ne peut pas transmettre la magie. Seul un Sorcier de naissance en a le pouvoir et le patrimoine génétique pour. Ainsi, la petite Sorcière se sentait moins sotte de grimper dans la voiture. Si possiblement, il s’agissait bien de son père, qu’elle risque aurait-elle de se retrouver seule en sa compagnie ? Dans le cas contraire, elle pourrait perdre la vie. Mais à première vue, même s’il a débarqué dans sa chambre comme dans un moulin, sans aucun mal, cet homme n’avait pas l’air d’être un psychopathe tueur en série. En même temps, Hannibal Lecter paraît plus normal que le plus normal des hommes, ce qui ne l’empêche pas de dévorer ses ennemis après les avoir cuisiné dans le sens propre du terme.

La voiture avait déjà démarré lorsque Sabrina se risqua à poser la question qui lui brûlait tant les lèvres. Un silence pesant s’installa dans l’habitacle, alors qu’elle l’observait afin de voir sa réaction. Peut-être qu’il n’en savait pas plus qu’elle après tout ? Etait-il seulement au courant qu’il avait eu un enfant ? Le grimoire, c’est sa mère qui lui a dit que son père lui avait offert, mais est-ce la réalité ? De nombreux doutes gagnaient la petite d’un seul coup. Et si sa mère n’était pas la femme parfaite qu’elle pensait ? Peut-être lui avait-elle menti. A elle comme à lui d’ailleurs. Puis soudain, son coeur manqua un battement quand le conducteur de la voiture reprit la parole. Il y a des chances ! C’était bien ce qu’il venait de lui dire ? Si sa mâchoire n’avait pas été si bien accrochée, sans doute qu’elle serait tombée par terre. Cependant, il ne voulait pas aller plus loin sur les explications dans cette voiture. Tout bien considéré, il n’avait pas tort. Ce n’est pas le moment d’avoir un accident, alors qu’ils viennent à peine de se rencontrer.

« Euh..oui, bien sûr. »

Le chemin lui semblait interminable, alors qu’un lourd silence s'abattit à nouveau sur eux. Elle ne savait pas trop quoi dire, ce n’est pas vraiment une situation normale pour elle. Regardant à nouveau devant elle, perdue dans ses pensées, elle finit par réagir seulement quand la destination ne fut plus très loin.


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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyLun 13 Avr - 8:05



Dans l’habitacle de mon véhicule, si le silence s’installa, ce dernier me sembla moins pesant que ce qu’il aurait pu être. En effet, c’était l’opportunité idéale pour réfléchir, au calme, et chercher les mots qui sonneraient le plus juste.
Je savais bien que j’allais devoir me mettre à table et déballer un tas d’informations, mais je ne savais pas par où il allait falloir que je commence. Sans doute par le début, si je voulais rester logique... mais je ne pourrais pas passer sous silence les quinze dernières années, car, au fond, c’était bien à cause de cette situation que je me retrouvais aussi seul aujourd’hui, ne pouvant compter mes amis que sur les doigts d’une main et n’ayant pour toute famille que cette jeune fille qui ignorait tout de moi... Azazel avait volé ma vie, il m’avait littéralement voué à une vie d’errance et je rêvais d’avoir sa tête.
La demoiselle me demanda confirmation sur ma situation de ces dernières années et, alors que je tournais pour rejoindre le parking du Taphouse, j’hésitai une seconde sur la manière de répondre. Emprisonné, séquestré, violenté, torturé... il y avait tellement de façons de le dire... mais aucune ne me semblait convenir aux oreilles d’une jeune fille de son âge.


« Prisonnier de démons, oui. Si un chasseur n’était pas passé par là, je ne pourrais pas vous parler aujourd’hui. » Le sous-entendu me sembla être la meilleure chose à faire pour éviter de choquer par des propos violents. Mais j’étais vraiment reconnaissant à John Winchester de m’avoir sorti des griffes de ces enfoirés, et cela se sentait lorsque je parlais de lui. « Je ne souhaite qu’une chose : que ces saletés retournent en enfer ! »

Idéalement, après avoir souffert autant qu’ils avaient pu faire souffrir, mais ça, je me gardais bien de le dire. Et si mes pouvoirs pouvaient servir une cause, pour remercier John de son aide, c’était avec lui et envers sa cause que j’étais prêt à joindre mes forces.

Je me garais et m’apprêtais à faire le tour de ma voiture pour ouvrir la portière à la jeune fille, comme je le faisais vingts ans plus tôt pour sa mère. Des manières d’un autre temps, évidemment, mais c’était l’éducation que j’avais reçue étant enfant qui voulait cela. On ne changeait pas facilement des habitudes aussi ancrées en soi.


« J’espère que nous pourrons trouver une table dans un coin calme. » À cette heure, après tout, il était fort possible de tomber sur des clients bruyants et un peu trop imbibés. Je ne tenais pas à ce que ma jeune interlocutrice ait l’impression que je l’emmenais dans un bouge, même si c’était elle qui avait proposé ce lieu.

Une fois à l’intérieur, je la laissais choisir une table, prenant le temps, de mon côté, d’observer les clients présents. Il ne devrait pas y avoir de grabuge, c’était déjà ça. Je constatai aussi, une fois de plus, que je sortais du ton, ici. Il allait falloir que je me trouve des vêtements un peu moins guindés pour éviter d’être regardé comme cela partout où je mettais les pieds. Je n’aurais jamais pensé qu’un costume trois pièces soit un mauvais choix, mais il semblerait que ce n’était pas vraiment la tenue idéale pour venir ici. C’était noté.

Nous prîmes donc place à la table choisie par mon invitée et la serveuse ne tarda pas à venir prendre notre commande. Il me semblait ne pas avoir mangé de vrai burger depuis une éternité... aussi demandai-je simplement :


« Pour moi, un double cheese, avec un supplément de crudités, si c’est possible... et une bière blonde. Merci. » Les photos d’hamburger me faisaient envie, certes, mais je n’étais pas certain que mon estomac soit prêt à recevoir un double steakhouse avec du bacon et un tas de choses qui avaient l’air vraiment délicieuses.
Le cheese burger me semblait être un bon compromis. Et je savais bien qu’ici, j’allais avoir la chance de bénéficier de vrais légumes et pas de trucs pré-emballés. Enfin, si les cuisines n’avaient pas changé leur fusil d’épaule en quinze ans, évidemment...

La jeune fille commanda à son tour et je me retrouvai de nouveau silencieux, mais cette fois, sans avoir la route comme excuse pour éviter son regard.
J’avais un peu honte, en fait, de cette situation. Cette fille vivait seule, dans une chambre d’hôtel miteux... et c’était ma faute. Si j’avais pu être là, auprès d’elle et de sa mère, la situation aurait été terriblement différente.

La serveuse apporta les boissons et je pris mon verre, conscient que je faisais cela pour me donner une contenance plus que parce que je mourais de soif. Je bus une gorgée, constatant que la bière à la pression était toujours aussi bonne ici, puis je pris enfin mon courage à deux mains.


« J’ai rencontré Eva il y a un peu plus de vingt ans... et on s’imaginait être capables de tout, de changer le monde, de le sauver... parce qu’ensemble, nous avions un pouvoir très important... Nous avons été heureux, elle et moi, vraiment... Et après quelques années, on a voulu avoir un enfant. » Il nous avait fallu quatre ans pour vraiment nous décider à fonder une famille et l’idée de passer de deux à trois était venue naturellement. Je me souvenais encore parfaitement de tout cela. Outre les jours où nous calculions quand était le moment idéal, il y avait eu des espoirs et des mauvaises nouvelles, jusqu’au jour où Eva m’avait annoncé sa grossesse.

« J’étais prêt à tout. Pendant neuf mois, elle aurait pu me demander de lui préparer un moelleux au chocolat en pleine nuit, je l’aurais fait... » Mais Eva n’était pas du genre à abuser, aussi ses envies et ses besoins étaient-ils tout à fait raisonnables.

Il y avait quelque chose d’étrange pour moi dans le fait de raconter tout cela. Je repensais à chaque instant, avec une émotion difficile à contrôler. Mais ma douleur ne devait pas être au centre des préoccupations, aussi essayais-je de faire de mon récit quelque chose qui ne soit pas trop chargé émotionnellement.


« Quand tu es née, ça a été le plus beau jour de nos vies, Sabrina. On se voyait déjà t’apprendre un tas de choses et s’émerveiller de chaque petit progrès que tu aurais fait... on s’imaginait que l’arrivée de ce petit bébé, minuscule, allait faire de nous une famille heureuse... »

Je m’interrompis lorsque la serveuse vint déposer les commandes devant nous. J’avais l’impression d’avoir déjà dit beaucoup de choses et, en même temps, de n’avoir rien dit du tout... Je m’étais mis à la tutoyer sans m’en rendre compte, c’était venu tout naturellement.

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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyMer 15 Avr - 10:36



The night everything changes
FT. Nicholas Hardind

Sabrina eut du mal à déglutir en comprenant que son interlocuteur avait été enlevé par des Démons. Durant tout ce temps, il avait dû souffrir, de toutes les façons qu’il est possible de faire souffrir un homme. La petite Sorcière ne voulait pas partir dans ses pensées, il y aurait trop de scénarios écoeurant qui s’y inviteraient. Ne surtout pas y songer, c’était le moindre mal qu’elle pouvait se faire. Mais l’homme rajouta que la seule chose qu’il souhaitait, c’était que les Démons retournent en Enfer. De son point de vue, c’était compréhensible, même si Sabrina a appris à faire la différence parfois. Mais lui, depuis le temps qu’il a été enfermé et torturé, sa rancoeur devait être au-delà celle de n’importe qui encore. Surtout en se rendant compte que le monde ne l’avait pas attendu pour continuer à tourner. Les jours, les nuits se sont précédés, les mois puis les années, et le lot de morts qui va avec. Songeuse, l’adolescente laissa le silence peser encore un peu. Assez pour que la voiture s’engage déjà sur le parking, ravie de voir qu’ils étaient bien arrivés à destination et qu’elle n’était pas bêtement tombée dans un piège. L’envie de retrouver son père était si grande, que la prise de danger semblait aller de paire avec.

Surprise par les manières du Sorcier, elle le remercia quand il lui ouvrit la portière de la voiture. C’était le genre de chose qui ne se fait plus à cette époque. Comme si avec le temps, les gens avaient perdu leurs bonnes manières. Une fois à l’intérieur, l’objectif de Sabrina était de trouver une table un peu à l’écart du restant des clients. Les autres n’avaient vraiment pas besoin d’entendre leur conversation à venir. Scrutant attentivement la carte des mets servis ici, elle ne pouvait que hésiter sur le choix qu’elle ferait. Elle n’a pas les moyens de s’offrir de telles choses. Un peu perdu, l’adolescente se décida pour un menu avec hamburger et boisson, ne voulant pas vraiment exagérer sur les prix. Il lui fallait encore survivre jusqu’à la semaine prochaine avec ce qu’il lui restait.

La serveuse ne tarda pas à revenir avec les boissons, coupant ainsi ce silence un peu dérangeant. Autant dire que Sabrina ne savait vraiment pas comment engager la conversation. Elle attrapa seulement son soda, avalant une gorgée, comme si se noyer dans le sucre serait salvateur. Heureusement, c’est son père qui finit par ouvrir la bouche le premier. Elle releva les yeux vers lui, écoutant attentivement son récit. Etrangement, c’était comme une impression de déjà vue, notamment lorsqu’il lui raconta qu’avec Eva, ils se sentaient surpuissants. Bien que jeune, Sabrina sait ce que c’est que de ressentir ça. C’est l’impression qu’elle a à chaque fois que son ami Jack est avec elle. Bon, c’est vrai que ce n’est pas seulement une impression, Jack est un Nephilim issu de l’un des plus puissants Archanges, certainement que ça aide à ressentir une telle chose une fois à ses côtés.

« Vous n’étiez pas des méchants Sorciers alors. Vous faisiez le bien ? »

Les livres racontent tellement d’histoires de Sorcellerie, finissant toutes par des drames, parce que les Sorciers se montraient cruels, qu’elle avait toujours eu peur d’apprendre que son père n’était pas si bienfaisant qu’elle se l’était imaginée. Ce n’était pas évident de se construire une identité seule, quand on a pas toutes les cartes en main pour grandir. Puis, son père continua, parlant cette fois-ci de la grossesse d'Eva. Un léger sourire flotta sur les lèvres de l’adolescente, son regard se faisant malheureusement vide. La perte de sa mère avait été douloureuse, elle était encore jeune quand ça s’est produit. Il y avait tant de choses qu’elle n’avait pas eu l’occasion de connaître à ses côtés. Et c’était comme si sa grand-mère se refusait d’en parler. Jamais elle n’a voulu répondre à ses questions concernants son père. Pas même l’ombre d’un nom ou encore d’un prénom, n’avait franchi ses lèvres. Puis vint le moment de sa naissance et c’est là que les choses ont basculé. Malheureusement coupé dans son élan, la serveuse ramena le reste de la commande. Sabrina l’observa jusqu’à ce qu’elle ne soit plus en mesure d’entendre ce qu’il se disait et reposa enfin son regard sur son père.

« Est-ce de ma faute tout ce qui est arrivé ? C’est ma naissance qui a causé tous ces problèmes ? »

Elle sait qu’il y a de nombreux secrets dans sa famille et tous ne sont pas seulement sur sa branche paternelle. Côté maternel également, sa grand-mère avait rejeté toutes formes de magie pour vivre une vie normale et mourir de façon très Humaine, des suites de la vieillesse et de maladie qui vont de paire. Il y avait à gratter des deux côtés, mais pour le moment, la seule personne pouvant répondre à une partie de ses questions, se trouvait en face d’elle.

« Partout où je passe, il y arrive des malheurs aux gens qui essayent de s’approcher de moi. Maman est morte, grand-mère est morte, vous-même avez été kidnappé, ma meilleure amie est atteinte d’une maladie incurable et la seule chose qui la maintient en vie, c’est un Démon qui a pris possession d’elle. »

C’était là un triste tableau de son existence et ce n’était pas fini, parce qu’elle ne parlait même pas de ses conditions de survie dans ce monde. Mais d’un coup, quelque chose lui traversa l’esprit. Son père l’avait trouvé dans un motel miteux, connu pour abriter des prostituées. Elle ne voulait pas qu’il pense qu’elle avait recourt à cette pratique pour avoir de l’argent.

« Je ne me prostitue pas pour avoir de l’argent. Je n’ai même jamais rien fait de ce côté-là. Si je vis dans ce motel, c’est parce que je n’ai pas réussi à trouver mieux avec peu de moyen. Mais je ne vis pas comme toutes ces filles. »


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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptySam 1 Aoû - 12:17

Spoiler:

L’avantage de cet endroit avait toujours été sa carte, à la fois bien remplie et alimentée de mets occasionnels. Ainsi, le burger du mois était toujours une belle surprise, déjà à l’époque où l’on venait ici avec Eva… Nous avions l’habitude de cuisiner chez nous, mais de temps en temps, nous nous offrions de petites sorties dans des restaurants ou dans des endroits comme celui-ci, tout dépendant, bien sûr, de l’occasion.
À côté de cela, il avait toujours été très agréable, tant pour elle que pour moi, de prendre le temps de cuisiner ensemble, c’était là le meilleur exemple de ce que l’on pouvait appeler un moment privilégié. Passer du temps avec elle, faire quelque chose ensemble... c’était beaucoup et peu à la fois. Nous menions une vie simple, au fond, et cela nous convenait tout à fait, bien que nous ayons beaucoup plus de choses à notre portée si nous le voulions... il aurait suffi d’utiliser nos pouvoirs pour vivre autrement, pour nous faciliter la vie et pour avoir un tas de choses... mais Eva préférait mener une existence simple et paisible... et elle avait fini par me convaincre, alors que j’avais plutôt tendance à avoir un certain goût pour les mets raffinés et les extravagances de toutes sortes... Mais le véritable amour, ça nous fait changer, qu’on le veuille ou non.

Être assis ici, en face de la jeune fille, cela me procurait un effet assez étrange. J’étais en train de rassembler les pièces du puzzle et de construire peu à peu les passages qui manquaient durant cette longue période de captivité. Remettre de l’ordre dans tout cela et essayer de comprendre... ce n’était pas évident, ça ne l’avait jamais été, mais là, je devais reconnaître qu’en plus, il me manquait encore bon nombre d’éléments.

En réalité, j’avais du mal, en cet instant précis. Je ne savais pas exactement ce que j’étais censé ressentir et penser. Cette fille était MA fille. Il ne pouvait pas y avoir d’autre possibilité. Je me retrouvais donc père d’une adolescente, déjà presque père d’une jeune femme accomplie, même, et je n’avais d’elle que le souvenir d’un bébé de quelques jours. Dans le genre père peu présent, ce contexte me semblait battre quelques records... surtout compte tenu de tout le reste : ma fille avait, concrètement, grandi sans pouvoir avoir les repères nécessaires pour devenir une adulte épanouie.
Fallait-il en attribuer la responsabilité à quelqu’un d’autre qu’Azazel ? Certainement pas. Ce démon était le seul responsable de cette tragédie et, sans lui, il était évident que jamais la fille n’aurait eu à traverser seule toutes les épreuves et embûches que la vie avait mises sur sa route.

Étions-nous des « méchants » sorciers ? Je fus bien obligé d’hésiter une fraction de seconde. Avec le temps, c’était une notion que j’avais largement appris à relativiser.
« Tout dépend du point de vue… Le bien et le mal, ce n’est pas quelque chose d’immuable… Ta mère a sans doute toujours été plus gentille que moi, si on se fie au sens premier du mot. » Je ne voulais pas lui faire peur, mais autant dire les choses telles qu’elles étaient. Je n’étais pas un ange, je ne l’avais jamais été et je ne le serais jamais. « J’ai appris il y a bien trop longtemps que ne faire que le bien peut nous mener à notre propre perte. J’imagine que tu as remarqué que le grimoire traite principalement de magie noire… »

J’avais omis, un instant durant, que l’ouvrage n’était pas écrit dans un langage moderne, mais, fronçant les sourcils, je me repris. « Enfin, je veux dire que les schémas sont assez clairs, même si tu n’es pas bilingue… »

Oui, j’étais un peu maladroit, je le savais bien, mais je me retrouvais père d’une adolescente du jour au lendemain, après avoir passé quinze longues années entre les mains de démons sadiques et violents… Il allait me falloir un peu de temps pour me faire à l’idée.
Ce qui m’interpela ensuite, ce fut cet étrange sens des responsabilités que manifesta ma jeune interlocutrice. Elle se sentait coupable de ce qui était arrivé. Ou, du moins, elle s’interrogeait sur sa part de responsabilité dans toute cette histoire. Et, à vrai dire, je n’avais pas de réponse exacte et précise à ce genre d’interrogation.


« Les problèmes viennent des démons. Pas de toi. » Il me semblait que c’était la chose à dire.
Elle n’avait pas à se sentir coupable de quoi que ce soit et je tenais tout de même à ce qu’elle le sache.
« Ta naissance a été un moment de bonheur. Garde ça en tête, tu as été désirée et aimée dès le début de ta vie… » En tout cas, c’était comme cela que nous avions toujours envisagé les choses avec Eva… Il fallait que Sabrina sache que sa venue au monde était ainsi désirée et que sa naissance nous avait comblés, sa mère et moi. Le reste importait bien peu pour l’instant. « Tu dois envisager les choses dans leur globalité et ne pas te concentrer sur cet aspect-là. Si le monde vacille, c’est à cause de ce qui se prépare, pas à cause de nous. »

Mais elle parla de sa meilleure amie, de cette maladie qui la rongeait et du fait qu’un démon la maintenait en vie en ayant pris possession d’elle. Je serrais les dents. Un démon venant en aide à une humaine… cela n’augurait rien de bon, à la vérité.

« Ce démon va lui faire payer cher ce « service »… »

Si cela ne tenait qu’à moi, il aurait sans doute fallu faire acte de charité chrétienne et permettre à cette fille de voir ses souffrances abrégées. Mieux valait une meilleure amie morte que possédée.
Mais je m’abstins de dire ce que je pensais de cela, pour ne pas blesser plus encore l’adolescente qui se confiait à moi. D’ailleurs, en parlant de se confier, j’eus presque envie de rire en l’entendant se dédouaner des pratiques des filles vivant dans cet hôtel miteux.


« Tu n’auras plus à vivre là. Et sache que je ne venais pas pour ces filles, moi non plus. » Autant être clair dès le départ, en effet. Les prostituées ne m’avaient jamais intéressé et ce n’était pas maintenant que j’allais commencer.
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MessageSujet: Re: The night everything changes || ft. Sabrina   The night everything changes || ft. Sabrina EmptyDim 23 Aoû - 8:49



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Le monde est régi par le Bien d’un côté et le Mal de l’autre. C’est ce que l’on apprend aux enfants depuis le plus jeune âge. Mais évidemment, ce n’est pas si simple que cela, sinon ça ne serait pas drôle. Il y a aussi le juste milieu entre les deux. Le noir d’un côté, le blanc de l’autre et entre, le gris. Ce n’est pas évident pour tout le monde s’y retrouver. Alors quand il s’agit d’une adolescente contrainte de se construire seule, sans aucune attache, sans aucun repère, tout devient plus difficile. Parce que Sorcière ou non, la petite Sabrina traverse les mêmes épreuves que les Humaines de son âge. L’adolescence est un terrible chamboulement qui vient parfois avant la sagesse. Mais à d’autres moments, ça peut être destructeur et pour la personne qui le vit, et aussi pour son entourage.

Pour savoir qui elle était, de quel côté se sont trouvés les membres de sa famille, Sabrina ne voyait aucun autre moyen que de poser la question à son père. Père, c’était encore difficile à admettre. Bien sûr qu’elle l’avait cherché et le cherchait encore quelques heures auparavant. La piste était difficile à remonter, mais jamais elle n’aurait pensé que c’était lui qui lui mettrait la main dessus en premier.

La réponse tant attendue tomba. Celle qui faisait naître des craintes, des doutes, mais qui au final ne pouvait aller contre la vérité. Sabrina n’a pas réellement eu la chance de connaître sa mère bien longtemps. Quant à sa grand-mère, elle a toujours tout fait pour cacher ce qu’elles étaient à la petite. Comme si jamais elle ne le découvrirait elle-même.

“Mais on peut aussi utiliser la magie noire pour faire le bien ?”

Ce n’était pas réellement une question, mais plutôt une façon de se rassurer. Sabrina n’a jamais rien fait de répréhensible à sa connaissance, mais de la magie noire, elle en a usé c’est certain, surtout depuis qu’elle a mise la main sur ce grimoire. Il faut dire que c’est plus simple. Etrangement, cette magie n’a pas besoin de grand chose contrairement à la magie blanche. La magie noire n’est accessible qu’aux vrais Sorciers, contrairement à la blanche qui peut parfois ouvrir ses portes aux Humains lambdas. Enfin selon elle et le peu de vécu qu’elle a derrière elle.

“Oui en effet. C’est plutôt assez compliqué à déchiffrer parfois.”

Il faut dire qu’elle n’a pas eu la chance d’apprendre cette langue qui est apparemment dans la famille depuis très longtemps. Enfin, de ce qu’elle en conclut, c’était plutôt ses origines paternelles.

C’est vrai qu’en fait, elle remarquait qu’à chaque fois, c’était elle qui se retrouvait au milieu de problèmes ou avec des choix cornéliens à faire sur une durée très courte, pour bien l’enterrer davantage. Alors que son père lui dise que ce n’était pas de sa faute, mais de celle des Démons, c’était tout de suite plus rassurant. Même si elle sait que c’est ce que dirait n’importe quel parent pour que son enfant ne se sente jamais coupable.

“Mais si on ne fait rien quand le monde vacille, c’est un peu de notre faute quand même, non ?”

Dans le fond les paroles de son père résonnaient dans sa tête, concernant sa meilleure amie. Ce n’était pas la première fois qu’on lui disait ça. Jesse avait tenu les mêmes propos quelques mois plus tôt, alors que Sabrina l’avait empêché de renvoyer le Démon en enfer. Elle gardait toujours l’espoir que tout s’arrange, que l’entité s’en aille d’elle-même et que le corps soit guéri de sa maladie. Mais il faut être honnête, ça ne se passe ainsi que dans les films et encore. Elle resta silencieuse à ce sujet, plutôt songeuse même et s’orienta peu à peu sur l’hôtel dans lequel son père venait de la trouver. Vu tout ce qu’il s’y passe, Sabrina se demandait si justement le Sorcier en face d’elle, la pensait capable de faire une telle chose pour subvenir à ses besoins. Mais au lieu de partir sur un grand discours à ce propos, il se contenta de la rassurer en lui disant qu’elle n’aurait plus à y retourner. Ajoutant que ce n’était pas non plus les endroits et les personnes qu’il avait pour habitude de fréquenter. C’était amusant que père et fille se défendent maladroitement sur le même sujet. Un sourire étira même les lèvres de Sabrina. C’est vrai que ce n’était pas l’endroit rêvé pour rencontrer son père.

“Mais, désolée pour cette question, quel âge avez-vous ? Je sais que les Sorciers peuvent vivre très vieux sans prendre une seule ride.”

Elle était encore très maladroite dans ses questions sans doute. Mais c’était probablement parce qu’elle ne savait pas trop comment s’adresser à son père. Utiliser le “tu” ou le “vous” c’est là tout le problème. Même si elle avait remarqué qu’au cours de la conversation, en apprenant que c’était sa fille, lui avait franchi le pas et changé de pronom pour s’adresser à elle.

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